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Élections sociales : l’OGBL domine toujours le LCGB


L’OGBL de Nora Back (25 %) devançait, hier soir, le LCGB de Patrick Dury (15 %).  (Photo : julien garroy)

L’OGBL pourra bien fortifier son statut de premier syndicat du pays, avec 25 % des délégués effectifs. Suit le LCGB avec 15 %. Le «syndicat» majoritaire demeure celui des élus neutres (56 %).

«Je me suis couchée aux aurores. On a attendu de pied ferme les résultats des grandes entreprises. Sur le coup de 5 h, on a pu fêter la victoire chez Cactus», relate Nora Back, la présidente de l’OGBL, jointe hier en début de soirée par Le Quotidien.

La tendance de mardi soir s’est finalement confirmée, hier, sur la base d’un résultat toujours provisoire. Vers 21 h, près de 2 900 sociétés seulement (sur 4 100) – dont le top 10 des principaux employeurs (*) – avaient officialisé leurs résultats.

«Et encore, il faut prendre les résultats publiés par l’Inspection du travail et des mines avec précaution. Nous avons constaté que de nombreux résultats transmis étaient erronés. Les corrections apportées par nos soins n’étaient pas encore reprises en ce mercredi soir», met en garde Christophe Knebeler, le secrétaire général adjoint du LCGB.

Ce couac ne vient cependant pas remettre en cause la large victoire qui s’annonce pour l’OGBL, déjà sorti premier des urnes en 2019. «On a encore creusé notre avance sur le LCGB. Il s’agit d’un important pas en avant, même si on a également connu quelques déceptions. Cela fait partie de tout scrutin», affirme Nora Back, qui préfère renvoyer vers la victoire, très émotionnelle dans la sidérurgie.

«Nous n’avons pas été punis»

Pour autant, le LCGB ne se voit pas comme perdant. «Globalement, nous n’avons pas été désavoués ou punis. On a même réussi à consolider, voire à élargir, nos majorités dans le nettoyage ou les transports», résume Christophe Knebeler, interrogé par nos soins.

Au-delà du revers subi dans la sidérurgie, le syndicat chrétien se félicite des victoires enregistrées dans la construction et l’aviation (Cargolux reste «vert»). «Peu importe le résultat final, on continuera à avancer sur notre propre chemin», termine le secrétaire général adjoint.

«On a légèrement perdu dans la finance, mais aussi remporté plein de petites victoires. Le résultat reste embryonnaire (NDLR : 4 %), mais nous avons posé les bases pour l’avenir, avec comme objectif de devenir, à terme, le troisième grand syndicat du pays», avance le président de l’ALEBA, Roberto Mendolia.

Les délégués «neutres» forment néanmoins toujours le «premier syndicat» du pays (56 %).

Désormais, OGBL, LCGB et ALEBA – avec le trio NGL-SNEP, FGFC et Syprolux – attendent avec impatience le résultat du renouvellement de la CSL, attendu dans deux ou trois semaines.

«Nos sidérurgistes étaient en pleurs»

Depuis 2019, OGBL et LCGB étaient à égalité chez ArcelorMittal, anciennement ARBED, qui «demeure le berceau du mouvement syndical luxembourgeois» (dixit Nora Back)

Tard mardi soir, le syndicat historique du «Minett» a pu exulter : «Nos sidérurgistes ont pleuré de joie». Sur les sites de production d’acier (Belval, Differdange, Dommeldange), l’OGBL a décroché 12 mandats contre 8 au LCGB (résultat retenu ci-dessous).

Sur les 3 540 salariés que compte ArcelorMittal au Luxembourg, environ 3 200 travaillent sur ces trois sites. Le personnel complète cet effectif. Le LCGB inclut, lui, les deux autres entités en lice : le site Bissen-Bettembourg (5 mandats contre 2 pour l’OGBL) – relié au groupe «Autres industries» – et l’antenne «Logistics» (3 contre 2) – rattachée au groupe «Autres services». Les deux syndicats resteraient donc au coude à coude (16 et 16 délégués).

Le syndicat chrétien reconnaît toutefois son «résultat insatisfaisant», d’autant plus que Liberty Steel est aussi passé aux mains de l’OGBL (3 contre 2).

«Il nous faut procéder à une analyse en profondeur. Au vu du travail accompli lors des cinq dernières années pour le bien des ouvriers de la sidérurgie, on ne s’explique pas ce résultat», admet Christophe Knebeler, le secrétaire général adjoint du LCGB.