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Sauvetage du Beki : «On sonde toutes les pistes possibles»


Le Beki ne pourra pas continuer sous sa forme actuelle. En avril, les membres débattront du meilleur chemin à suivre. (Photo : julien garroy)

Alors que l’avenir du Beki est incertain, son coordinateur, Max Hilbert, ne lâche rien et étudie actuellement tous les moyens de sauver la monnaie locale du canton de Redange.

L’association De Kär, gestionnaire de la monnaie locale Beki, l’avait annoncé début janvier, la mort dans l’âme : avec la décision des nouveaux élus du syndicat intercommunal de stopper un financement annuel de 60 000 euros – soit 6 000 euros par commune membre – impossible de poursuivre l’aventure .

Avec comme conséquence immédiate, le licenciement des deux salariés de la structure, dont le coordinateur historique Max Hilbert. C’est donc en préavis qu’il poursuit désormais son combat pour tenter de sauver ce modèle de circuit local vertueux imaginé en 2010 par Camille Gira, alors bourgmestre de Beckerich.

Depuis la médiatisation de cette tempête, le soutien afflue de tout le pays : «Nous avons reçu de nombreux dons, autour de 4 000 euros au total en un mois, accompagnés de messages qui font vraiment chaud au cœur», raconte Max Hilbert. Une dame a même glissé «Venez dans le canton de Grevenmacher!» en guise de mention à son virement bancaire, précise-t-il. Une vague de solidarité qui prouve l’attachement du public au Beki, mais loin de suffire à remettre l’ASBL à flot.

Pour cela, il faudra trouver au moins 50 000 euros ces prochains mois. C’est pourquoi, cette semaine, en plus du traditionnel appel à cotisation annuelle – 12 euros – les membres vont recevoir exceptionnellement une demande de soutien. Mais le coordinateur sait qu’il faut voir plus loin. Alors, il se démène.

«Le CELL, centre pour la transition écologique, a pris contact avec moi. On s’est rencontrés et j’ai pu recueillir auprès d’eux des idées et des bonnes adresses en vue de tisser un nouveau réseau solide autour du Beki», indique-t-il, encouragé dans sa démarche par toute une communauté, là où le syndicat intercommunal reste silencieux.

Ou presque. «Ils auraient eu une réunion, mais on n’en sait pas plus. Un responsable politique m’a quand même appelé, pour me dire qu’il avait mauvaise conscience, et qu’il estimait que notre demande de subvention lui avait été mal présentée.» Un manque d’information qui a sans doute été fatal à l’association. Ce monsieur, dont le coordinateur n’a pas donné le nom, dit même regretter l’arrêt brutal du Beki.

Un modèle inspirant en Autriche

De quoi motiver encore davantage Max Hilbert dans sa quête. La semaine prochaine, il se rendra donc à Dornbirn en Autriche, pour visiter la coopérative Allmenda qui gère avec succès plusieurs monnaies régionales. Pourquoi pas s’inspirer de leur modèle? «Ce qui est sûr, c’est que le Beki ne va pas continuer sous sa forme actuelle. On sonde toutes les pistes possibles en espérant pouvoir éditer des billets en 2025, ce qui n’est pas du tout garanti pour le moment.»

Sous son radar, il a de nombreuses autres initiatives à étudier : «C’est un domaine où les choses évoluent vite, surtout lorsque le soutien politique est là. J’ai découvert récemment qu’à Nantes, il y a un mouvement intéressant autour du Crédit municipal qui vient de relancer une monnaie locale», ajoute-t-il.

Il réfléchit en parallèle à la création d’une constellation d’entreprises partenaires, qui n’auraient pas forcément de proximité géographique, mais plutôt des critères en commun. Ce qui n’exonère pas de l’obligation de trouver des fonds en urgence, car ce réseau à construire ne serait pas opérationnel avant deux ans. «Si une région est intéressée par le Beki, on en fera notre priorité», assure Max Hilbert, ajoutant que des prises de contact ont eu lieu ces dernières semaines, mais rien de formel jusqu’ici.

Le 17 avril, une grande rencontre avec tous les membres est programmée. Ce sera l’occasion de dresser un bilan des différentes opportunités et solutions possibles, et de déterminer ensemble quel chemin pourrait sauvegarder le Beki.

Un commentaire

  1. stop enfin Lagoda! , (les verts) !
    stop Beki !
    stop l’eau de Beckerich en bouteilles de plastic !!!
    stop le favoritisme!