Libéralisation intégrale ou maintien d’une planification plus centralisée ? Deux camps s’opposent pour trancher la question des remèdes censés rendre le système de santé plus performant. Sans surprise, le DP plaide pour une libéralisation renforcée. Il est soutenu par le CSV et d’autres partis qui se situent sur le côté droit de l’échiquier politique.
Emmenés par le LSAP, les partis plutôt situés à gauche mettent en garde contre une libéralisation plus étendue. Alors que les uns affirment qu’il est nécessaire de laisser plus de liberté aux cabinets médicaux privés pour rendre les soins plus rapidement accessibles, les autres craignent une remise en question de l’accès universel.
En lisant les programmes électoraux, on peut se demander si les deux camps sont vraiment si éloignés l’un de l’autre. Il s’avère, en effet, que même les défenseurs d’une plus forte libéralisation sont opposés à toute privatisation ou commercialisation du système. La porte est fermée aux investisseurs privés. S’y ajoute le fait que l’acquisition et l’exploitation d’appareils d’imagerie médicale lourds, tels que des IRM, doivent toujours être financées par l’assurance maladie, alimentée par l’État, les patrons et les salariés. De nouveaux tarifs sont même revendiqués, augmentant encore la charge financière qui pèse sur une Caisse nationale de santé en fort déficit.
Le CSV ajoute qu’un rattachement «médical» à un hôpital doit rester «obligatoire» pour les cabinets équipés de tels appareils. Le DP reste plus flou dans son programme, mais laisse tout de même entrevoir le besoin d’encadrer le nombre et la localisation géographique de cabinets médicaux offrant des examens qui sont jusqu’à présent réservés aux hôpitaux.
Où se trouve donc la véritable nouveauté par rapport à la loi sur le virage ambulatoire votée dans la douleur en juillet? Elle semble mince. En tout état de cause, une décentralisation des infrastructures (maisons médicales, cabinets pluridisciplinaires, etc.) s’avère indispensable. Le même constat vaut pour la mise en service d’appareils de type IRM. Mais si la CNS continue à garantir le financement, il faudra s’assurer que toutes ces structures correspondent à un vrai besoin et tournent à plein régime.
Les deux camps ne disent en fait qu’une partie de la vérité: En effet, la justice sociale s’oppère via les remboursements ou non de prestations, peu importe qu’elles aient lieu à l’hôpital ou dans un cabinet privé. Or, ceux qui peuvent se le permettre vont choisir les prestations manquantes à l’étranger!
En effet, en ce qui est de l’offre, c’est juste une norme minimale qu’il faut et une volonté politique de prendre en charge certains soins.