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Mondorf-les-Bains : une cure obésité pour réapprendre à manger et à bouger


Nathalie Weber, diététicienne au Domaine thermal, nous explique le déroulement des cures pour obésité suivies à Mondorf.  (Photos : claude lenert)

À Mondorf-les-Bains, une centaine de patients suivent chaque année la cure obésité. Si elle ne fait pas de miracle, elle obtient des résultats qui se mesurent au-delà des 5 % de poids perdus.

En 17 ans d’expérience à la cure thermale, la diététicienne Nathalie Weber constate que le patient qui pesait 150 kg était l’exception à l’époque. Aujourd’hui, il y en a au moins un par cure. «Le poids de départ du curiste est en augmentation et on regrette qu’ils ne viennent pas plus tôt», déclare-t-elle.

L’obésité est en augmentation dans la population, et le profil des personnes atteintes évolue. Ils sont plus lourds et aussi plus jeunes. Le groupe des 20-35 ans, est devenu plus important.  Le Domaine thermal ne prend pas en charge les enfants et adolescents qui sont dirigés vers un autre programme au CHL.

Pour avoir l’autorisation par la CNS de suivre une cure thermale à Mondorf-les-Bains, il faut déjà avoir un certain degré d’obésité, calculé à partir de ce fameux indice de masse corporelle, qui est égal au poids divisé par la taille au carré. Il doit être supérieur à 30 et il faut en plus avoir une pathologie associée, telle que le diabète mal équilibré, une hypertension artérielle ou alors avoir un tour de taille important, qui permet d’apprécier l’excès de graisse au niveau de l’abdomen. Le patient peut aussi avoir un IMC supérieur à 35, sans facteur de risque combiné, pour être admis à la cure.

Deux types de cure

Sur une année, une bonne centaine de patients sont inscrits sur les deux types de cure. La cure stationnaire, qui oblige les patients à rester à Mondorf pendant trois semaines, et une cure ambulatoire où ils viennent une fois par semaine pendant trois mois pour suivre les ateliers et l’activité physique, sans toutefois bénéficier des soins thermaux.

«La particularité de ces curistes en ambulatoire, c’est qu’ils sont tout de suite dans le bain. S’ils ne changent pas eux-mêmes la mise en place des repas à la maison, ils n’obtiennent pas de résultats et les dernières statistiques d’avant-covid ont démontré un meilleur taux de réussite, certes léger, de l’ordre de 0,6 % pour la cure ambulatoire par rapport à la perte de poids», précise Nathalie Weber.`

La journée type du curiste ?

C’est très individuel. Ils sont en groupe, mais le petit-déjeuner est pris en dehors du programme; c’est chacun pour soi. Les repas du midi et du soir sont pris au bistrot Maus Ketti du Domaine thermal, où le menu est établi avec le chef de cuisine et l’équipe thérapeutique.

Entre les repas, les patients ont droit à une collation pour récupérer de l’activité physique organisée tous les matins. L’après-midi est davantage consacré aux conférences, les ateliers avec les différents thérapeutes. Nathalie Weber et son équipe du service diététique leur apprennent à connaître la base d’une alimentation équilibrée, à avoir de nouvelles habitudes quand ils sortent au restaurant, mais aussi quand ils vont faire leurs courses. «On leur apprend à lire les étiquettes et à interpréter les emballages alimentaires», cite-t-elle en exemple.

Les psychologues, eux, vont se concentrer sur tout ce qui se passe autour du repas. Pourquoi est-ce que je mange? Il s’agit de distinguer la faim de l’envie de manger. On y thématise l’image corporelle et le médecin se charge des pathologies, à commencer par la première, l’obésité, qui justifie leur présence à la cure. «Ils réalisent qu’ils sont malades et que cela peut leur coûter des années de vie», témoigne Nathalie Weber.

Il ne faut pas croire que la cure fait des miracles. Tous les documents scientifiques disponibles dans le domaine des cures pour obésité, annoncent une perte de 5 % du poids sur le long terme, c’est-à-dire avec une stabilisation après la cure de trois semaines. «On voit avec ces 5 % qui paraissent dérisoires, une amélioration des pathologies comme le diabète ou l’hypertension, comme on note des meilleurs résultats aux prises de sang», ajoute la diététicienne.

C’est peu, finalement, 5 %. Les patients s’attendent à mieux, sans doute. «Toute l’équipe, c’est-à-dire nous, les diététiciennes, le psychologue, le thérapeute de sport, le médecin, nous leur disons que ce chiffre sur la balance est une chose mais que leur ressenti, leur qualité de vie qui s’est améliorée en est une autre.»

Entretien obligatoire avant de démarrer

Avant que le patient n’intègre la cure, il doit passer un entretien de pré-cure avec toute l’équipe thérapeutique. Si une personne n’est pas vraiment motivée, elle lui propose un autre programme. «Le patient doit quand même débourser 2 000 euros de sa poche en supplément donc s’il n’est pas prêt, c’est quand même beaucoup d’argent dépensé.». Les repas et l’hébergement constituent le plus gros budget avec un remboursement forfaitaire qui est le même pour tous les curistes. La différence pour la cure obésité se situe dans l’obligation pour les patients d’être logés à Mondorf et de prendre les repas sur place.

Ces patients reviennent-ils pour une seconde cure ? Oui, cela arrive. La CNS octroie deux cures sur une vie. D’abord, il faut voir si le besoin est là. «Parfois, ce ne sont pas leurs connaissances qui font défaut mais leur mise en application», explique Nathalie Weber. Ils peuvent aussi suivre des consultations en libéral, qui sont remboursées par la CNS, sinon ils peuvent suivre une autre cure et en profiter pour coupler quelques activités avec le service obésité.

Un effort au quotidien

Comment évaluer le taux de réussite ? «Pour nous, c’est cette perte de 5 % et de parvenir à stabiliser le poids.» Les personnes obèses peuvent venir une fois par mois pour une cure de renforcement, car il n’est pas si facile de stabiliser son poids. «C’est un effort au quotidien et certains ont parfois du mal à ancrer ces nouvelles habitudes.» Il faut trouver du plaisir à la purée de brocoli. Certains prennent goût à cuisiner, alors que pour d’autres, ça reste quelque chose de plus difficile.

La réussite c’est aussi ces patients souvent très contents de pouvoir bouger plus facilement, d’être moins essoufflés. «Je ne bouge pas parce que j’ai mal, donc je mange par frustration, et souvent, venir faire une cure obésité, c’est un nœud qui se libère.»

En début d’année, deux curistes sont venus avec un déambulateur et sont repartis sans. Pour Nathalie Weber, c’est une énorme satisfaction.

2 plusieurs commentaires

  1. fdh :friss die hälfte !

  2. Silvia Calon

    J’ai beaucoup de poids à perdre mais je n’arrive pas seul. Je pèse 134 kg pou 157 de taille. J’ habite à la frontière à Villers la montagne
    Cordialement
    sC