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JO-2024 : la tension va « continuer de monter », assure Tony Estanguet


«Il y a des sujets tous les jours qui restent à régler, mais c'est pour ça que les Jeux ne sont pas en 2023 et qu'ils sont en 2024», affirme Tony Estanguet. (Photo AFP)

A un an des JO de Paris, le patron du comité d’organisation Tony Estanguet anticipe une dernière année « compliquée » et s’attend à ce que « la tension continue de monter ».

A un an des JO, y a-t-il des sujets qui vous préoccupent?

« Je n’ai pas de grosse inquiétude. Je suis plutôt très satisfait de la manière avec laquelle ce projet continue d’avancer. Alors oui, il y a des sujets tous les jours qui restent à régler, mais c’est pour ça que les Jeux ne sont pas en 2023 et qu’ils sont en 2024. A chaque fois qu’on a une échéance importante, en conditions réelles (…) ça fonctionne. Donc c’est plutôt rassurant et motivant. Mais après, il ne faut pas qu’on fasse les malins parce que c’est sûr que dans la dernière année ça va être compliqué. Il va y avoir de nouveaux problèmes, de nouveaux sujets qui vont arriver, des coups de pression, des tensions, des gens qui vont vouloir sûrement aussi profiter des Jeux pour porter des sujets. Donc, je m’attends à ce que la tension continue de monter. »

La signature de LVMH comme dernier sponsor premium, attendue depuis des mois, doit vous soulager?

« Je n’étais pas spécialement inquiet. Ca fait quand même de longs mois qu’on discute avec le groupe LVMH avec l’ambition d’y arriver, de trouver un partenariat qui fasse sens pour eux. Ils peuvent apporter une vraie expertise sur des sujets sur lesquels ils sont bons. On est ravis que ça se concrétise. On est ravi que LVMH soit embarqué. Ils vont faire plein de trucs avec nous et ça je pense, ça va donner une dimension plus forte à ce projet ».

Comment expliquez vous le décalage entre le budget de candidature de ces JO et le budget actuel, comme le relève la Cour des comptes?

« Je pense que les gens ne s’imaginent pas mais garder le contrôle budgétaire, c’est une complexité du quotidien. C’est facile de dire que c’était sous-estimé. La réalité, c’est que, dans tous les cas, on a essayé de prendre de la marge dans notre budget de candidature. Mais, à ce moment-là, nous n’avions pas le niveau d’information des détails de chacune des prestations. Franchement, on n’est pas dans la dépense. On sait qu’on est attendu, pas tant sur le fait de rester sur le budget initial, mais c’est sur l’équilibre. On ne veut pas laisser d’ardoise, c’est ça l’enjeu. Après on sait que dans la dernière année Tokyo a pris un Covid, et deux milliards dans les dents. Donc, on ne va pas crier victoire trop vite et trop tôt… »

Les sièges du Cojo et de la Solideo ont été perquisitionnés, le Parquet national financier (PNF) enquête sur de possibles marchés frauduleux. Cette affaire menace-t-elle l’image d’exemplarité des JO ?

« Honnêtement, depuis le début de cette aventure, je ne m’attendais pas à un fleuve tranquille, y compris dans l’opinion. Mais, ça fait partie du jeu. J’étais surpris parce que je n’ai jamais vécu ça. Depuis, quand je discute avec tous nos acteurs impliqués, je me rends compte qu’ils ont tous été contrôlés par le PNF donc ce n’est pas si rare que ça. C’est une investigation, mais il n’y a pas non plus pour l’instant de poursuites. Ca peut aussi mener à rien. S’il y avait aujourd’hui la démonstration qu’il y a un problème, je pense qu’on le saurait. Personne ne m’a démontré qu’il y avait eu un marché frauduleux. J’ai l’impression qu’on fait le maximum pour être exemplaire. »