Le ministère de l’Agriculture a révélé, ce mardi 27 décembre, que l’année 2022 qui vient de s’écouler a été la plus chaude jamais enregistrée (ex-aequo avec 2020) depuis 1838.
Le réchauffement climatique continue son œuvre. D’après les données météo analysées jusqu’au 26 décembre inclus, l’année 2022 s’avère être l’année la plus chaude jamais enregistrée au Luxembourg depuis 1838.
Avec une moyenne record de 10,9°C, la température annuelle dépasse de 1°C la moyenne de référence 1991-2020. Tout au long des saisons, des vagues de chaleur et pics de température ont réchauffé le Grand-Duché :
- Hiver 2022 : température moyenne (3,4°C) : +1,3°C,
- Printemps 2022 : température moyenne (9,8°C), excès entre +0,3 et +0,8°C,
- Eté historique 2022 : température moyenne 19,3°C, maximale 36°C, deuxième été le plus chaud jamais mesuré. Records de 60 journées estivales (plus de 25°C) et de 20 pics de température (plus de 30°C),
- Automne 2022 : température moyenne de 11,1°C, quatrième automne le plus chaud jamais mesuré, excès entre +1,3 et +1,6°C.
Une chaleur record qui a aussi eu un impact sur la sécheresse des sols du pays. L’été 2022 a été le plus sec depuis 1921, juillet enregistrant un déficit de pluie de -92% et août de -65% selon le ministère de l’Agriculture. Ajouté aux vagues de chaleur, le manque de pluie prolongé a entravé le bon développement des cultures agricoles.
Effets du réchauffement climatique
En analysant la période de référence 1991-2020, AgriMéteo a observé un fort gradient du nord-ouest au sud-est, avec un maximum de précipitations annuelles (1022,2 mm) à Roodt, et un minimum (711,8 mm) à Remich. «Ces extrêmes témoignent d’un changement climatique de longue date», indique AgriMeteo qui précise :
- Le changement climatique causé par l’humain a fait augmenter les températures de 1,5°C entre 1861-1890 et 1991-2020
- Les 10 années les plus chaudes sont toutes dans la période 2002-2021
- Chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que celles d’avant, et cela depuis 1840
- La sécheresse a significativement augmenté entre avril et novembre au fil des années
- Entre 1991 et 2020, 10 mois (à l’exception de décembre et janvier) présentent un risque régulier de sécheresse, alors qu’avant (1961-1990), ce risque était juste plus élevé en juin et juillet.
«Sans l’effet du changement climatique, la sécheresse du sol aurait été environ 3 à 4 fois moins probable, et les vagues de chaleur estivale moins intenses», conclut Andrew Ferrone, chef du service météorologique et chef de la délégation luxembourgeoise auprès du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, en faisant référence à l’analyse des experts du World Weather Attribution pour l’Europe centrale et occidentale.
Impact sur l’agriculture
Au Luxembourg, le développement de certaines cultures agricoles a été plus ou moins impacté au fil de saisons 2022. Les cultures du blé d’hiver, des céréales d’été, des pommes de terre et surtout les cultures fourragères comme le maïs ainsi que les prairies et les pâturages ont fortement souffert.
Les cultures maraîchères ont certes bénéficié d’une longue saison, mais au prix d’une irrigation continue et onéreuse. Dans la fruiticulture, les récoltes étaient bonnes pour les cerises, mirabelles et prunes, mais mitigées pour les pommes et les poires. La récolte de maïs a été très précoce.
Idem au niveau de la viticulture : les vendanges historiquement précoces ont commencé le 22 août, un mois plus tôt que la normale, avec un excellent millésime, mais des quantités revues à la baisse.