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Emploi et handicap : «L’inclusion dans la société doit avancer»


Joël Delvaux : «On a encore des cas de salariés qui subissent des moqueries à cause d’un malaise face au handicap.» (Photo : julien garroy)

Alors que débute la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, l’OGBL plaide pour un système efficace d’assistants à l’inclusion en entreprise, estimant que celui de l’Adem n’est pas à la hauteur.

Créé en 2003, le département des Travailleurs handicapés (DTH) de l’OGBL défend les intérêts des personnes handicapées sur le marché de l’emploi et les accompagne dans leur parcours. Si la situation s’est améliorée ces vingt dernières années sur le front de l’inclusion, il y a encore beaucoup d’efforts à fournir au niveau politique, mais pas seulement.

À l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, le secrétaire syndical et responsable du DTH, Joël Delvaux, nous a accueillis à son domicile pour faire un point sur les chantiers en cours.

À commencer par celui des assistants à l’inclusion dans l’emploi, un service mis en place par l’Adem il y a trois ans maintenant et qui n’a toujours rien donné de concret : «Aucune personne handicapée n’a encore pu bénéficier de cet accompagnement», dénonce-t-il, amer de constater l’échec de ce projet, directement inspiré d’une initiative de l’ASBL ATP qui avait rencontré un vif succès il y a quelques années (lire ci-contre).

«Les job coaches d’ATP menaient tout un travail en amont auprès des employeurs, pour faire de l’inclusion une réussite. C’était à la fois novateur et très efficace», souligne Joël Delvaux, qui pointe de nombreuses différences avec le dispositif actuel de l’Adem, dont le fait que ces assistants ne sont mobilisés qu’une fois la personne handicapée déjà en poste.

«Le service n’est pas proactif, alors que le démarchage et le lien avec l’employeur potentiel est essentiel en la matière. Ces assistants à l’inclusion – une quinzaine – ont une activité professionnelle en parallèle et ne sont sollicités qu’en cas de demande de la part d’un employé et de son patron», décrit-il, ajoutant que leur période d’intervention auprès de chaque personne handicapée est limitée dans le temps, là où certaines nécessitent un soutien continu.

Les ministres de l’Intégration, Corinne Cahen, et du Travail, Georges Engel, que le DTH a rencontrés en octobre, invoquent la crise du covid pour justifier ce raté et promettent une campagne d’information pour promouvoir ce service, crucial d’après le secrétaire syndical : «Sans préparation, sans les outils adaptés, l’inclusion professionnelle des personnes handicapées ne peut pas devenir une réalité, assure-t-il. On a encore des cas de salariés qui subissent des moqueries à cause d’un malaise face au handicap. Ce qui n’arrive pas quand les collègues ont été sensibilisés auparavant.»

D’où l’importance de tisser un lien solide avec le monde de l’entreprise. Une revendication de longue date. «Nous plaidons pour la création d’une plateforme commune qui regrouperait l’ensemble des acteurs impliqués : employeurs, syndicats, Adem, associations et représentants des ministères», explique-t-il.

Ne serait-ce que pour informer davantage les dirigeants d’entreprise, puisque d’après lui, ils sont nombreux à ignorer qu’ils ont droit à des aides de la part de l’État pour l’emploi d’une personne handicapée – participation d’office à hauteur de 30 % du salaire brut, charges patronales incluses, et jusqu’à 100 % possible, financement des adaptations et équipements nécessaires, formation continue, suivi et conseil.

En finir avec les peurs et les idées reçues

Mais au-delà des décisions politiques et des incitations financières, c’est surtout dans les têtes que les barrières doivent tomber : «L’inclusion dans la société doit avancer, et cela ne se fera qu’en éliminant les peurs et les idées reçues liées au handicap», affirme Joël Delvaux, qui reconnaît que les choses avancent lentement, mais avancent tout de même.

«Si je regarde en arrière, du chemin a été parcouru : aujourd’hui, davantage de jeunes handicapés parviennent à boucler leur scolarité, même si ça reste un combat, observe-t-il. Et revendiquer son droit à un emploi s’impose aussi comme une nouvelle tendance.»

Quant aux quotas, qui obligent les entreprises du secteur public à embaucher au moins 5 % de travailleurs handicapés – c’est moins dans le privé, en fonction de la taille de la société – ils ne sont pas respectés. D’ailleurs, aucun système de surveillance ou de contrôle n’est établi. Une situation dont Joël Delvaux avoue s’accommoder, pas forcément favorable à un passage en force qui, selon lui, risque de déboucher sur des créations de postes «alibis». Cependant, il estime qu’un débat sur ce sujet serait le bienvenu.

Mais par-dessus tout, il en est convaincu, l’accès à l’emploi des personnes handicapées sera facilité à mesure que l’inclusion infusera dans toutes les strates de la société. Parcours scolaire, formation professionnelle, autonomie au quotidien, vie sociale, déplacements sans effort : nombre d’obstacles disparaîtront lorsque chaque personne en situation de handicap pourra mener sa vie comme n’importe quelle autre. «Ni ma génération ni la suivante ne connaîtront cette pleine inclusion, mais j’ai bon espoir pour le futur», conclut-il.

«On nous a dit que ce n’était pas notre métier»

L’association des Ateliers protégés de Luxembourg (ATP), qui accompagne des personnes vivant avec un handicap psychique (maladie psychiatrique invalidante, troubles de la santé mentale) vers l’emploi, avait monté un service de job coaching entre 2007 et 2015, grâce à un cofinancement du Fonds social européen, du ministère de la Santé et du ministère du Travail.

«On avait engagé trois personnes à temps plein, dont un psychologue, pour assurer du démarchage auprès des entreprises, construire un lien direct avec les employeurs, les sensibiliser au handicap et les guider dans les démarches administratives ou l’adaptation du poste de travail», rapporte Sandrine Bem, la directrice de l’ATP.

C’est un succès : autour d’une cinquantaine de personnes bénéficient d’un placement sur le marché de l’emploi ordinaire. Mais à l’arrêt des fonds européens, au moment de renouveler le financement de l’État, le couperet tombe : «On nous a dit que ce n’était pas notre métier», raconte la directrice, avec beaucoup de regrets. «C’est dommage d’y avoir consacré autant d’énergie et de ne pas avoir eu les moyens de poursuivre», estime-t-elle.

Près de 200 personnes travaillent actuellement dans les ateliers protégés de l’ATP, répartis sur six sites au Luxembourg.

2 plusieurs commentaires

  1. THOMMES Jan-Antoine

    LE GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG
    Ministère de la Mobilité et des Travaux publics
    Département de la Mobilité et des Transports
    Direction de la Technique Automobile
    Ihre Nachricht wurde uns von Chargy weitergeleitet.

    Es wurden Chargy Ladesäulen bereits an behindertengerechten Parkplätzen installiert (z.B. Parkhaus Fort Neipperg). Um alle Ladesäulen behindertengerecht zu gestalten würde jedoch mit sich bringen dass alle Parkplätze mit Ladesäulen die Dimensionen von behindertengerechten Parkplätzen haben müssten. Dies ist jedoch schwierig umsetzbar.

    Vielen Dank für Ihr Verständnis
    Traduction: Dans le Parking Neipperg des places adaptées aux personnes à mobilité réduite ont été installées. Cependant c’est difficile de le réaliser sur toutes les stations.

  2. THOMMES Jan-Antoine

    Handicap et E-mobilité: un autre sujet où à nouveau les personnes à mobilité réduite seront exclus. Regardez de plus près les stations chargy, et posez-vous la question: accessible aux personnes à mobilité réduite? NON, je viens de contacter chargy à ce sujet et je suis certain d’obtenir rien, en réponse. Evidemment!