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Pour Paul Galles, pas de transition sans lien social


Le député (à d.) se trouvait jeudi dernier à Ungersheim, une commune de 2 500 habitants qui a rejoint le mouvement «villes et villages en transition». (photo DR)

Le député Paul Galles a décidé de faire du chemin avant de se rendre à la COP 27. En visitant des projets qui lui donnent l’espoir d’un monde plus durable. En Alsace, il s’est dit très impressionné.

C’est en marchant que l’on trouve le chemin» est un adage que la commune d’Ungersheim, en Alsace, a fait sien pour élaborer son plan de résilience. Des initiatives pour un village en transition, pour une économie «décarbonée, locale et plus fraternelle», il n’en fallait pas davantage pour emballer le député chrétien-social Paul Galles, qui ressentait le besoin de faire le plein de bonnes expériences et d’échanger avec leurs initiateurs avant de se rendre à la COP 27.

«Notre mission, en tant que parlementaires, est de contrôler ce que fait le gouvernement pendant la COP 27, mais nous sommes de toute façon du bon côté, donc c’est pour le soutenir que nous nous déplaçons en Égypte. Cette mission nous permet aussi d’échanger avec des députés du monde entier et, enfin, elle nous offre la chance de créer des liens, de monter des réseaux, et pour moi, c’est l’occasion d’aller sur le terrain pour trouver les bons exemples qui mènent vers un monde plus durable», explique Paul Galles.

Une visite qui redonne espoir

Il se trouvait jeudi dernier à Ungersheim, une commune de 2 500 habitants qui a rejoint le mouvement «villes et villages en transition» en 2009, selon un processus développé par des étudiants de l’université de Kinsale, en Irlande, sous la direction de Rob Hopkins, formateur et enseignant en permaculture. «J’avais rendez-vous avec le maire», nous dit-il depuis le village alsacien où il se trouvait toujours avant de s’envoler pour la COP 27.  Cette visite l’a impressionné et le maire, Jean-Claude Mensch, a su lui montrer ce que signifiait un village en transition. «Il avait une vision claire et était d’une grande bonté», témoigne-t-il.

Cette visite lui a redonné espoir en lui révélant que l’écologie, le social et l’économie peuvent se décliner sur le principe de l’autonomie pour plus de durabilité.

«On parle toujours d’abord d’écologie et ici, ils ont atteint un taux de 80 % d’énergies renouvelables pour le chauffage et l’eau chaude, pour toute la population et les entreprises, grâce à la biomasse et au photovoltaïque», décrit le député chrétien-social.

Il a découvert aussi la monnaie locale, le Radis, qui lui a rappelé le Becki, la monnaie d’un autre village écolo, Beckerich au Luxembourg.

Il a fortement apprécié la découverte d’Ungersheim pour son «autonomie intellectuelle», un des piliers de la politique locale. La réflexion et les prises de décision émanent de la société civile qui participe activement au débat. «C’est très bien organisé, ils ont fait des chantiers participatifs pour ceux qui préfèrent bricoler plutôt que discuter, ils ont fait des travaux d’isolation, ils ont construit une épicerie sociale», cite en exemple le député.

Nouveaux modes de vie

Comment fait-on pour motiver les gens à participer à la transition ? C’est la question qui l’intéressait et il a cherché la citation qui correspondait le mieux au maire de la localité, Jean-Claude Mensch. «Il faut faire des propositions politiques très claires et avoir de l’empathie, éprouver de la solidarité pour les gens. Je crois qu’il le fait très bien.»

Il y a eu beaucoup de sensibilisation auprès de la population et à l’échelon communal, elle a davantage porté ses fruits. «Pendant le covid, les liens sociaux étaient coupés et c’était difficile. Après, on a pu observer combien les gens avaient soif du lien social», ajoute Paul Galles.

La transition passera par l’échelon communal, c’est un fait. «Dans les communes, on est au plus proche des gens et le lien social c’est l’élément clé», résume-t-il.

Ungersheim a élaboré sa transition à travers une feuille de route consistant à «préparer nos citoyens à la raréfaction des ressources fossiles, essentiellement le pétrole dont les coûts vont impacter considérablement les budgets, mais aussi à s’adapter par anticipation aux dérèglements climatiques en créant des modes de vie plus reliés et plus enrichissants».

Avant Ungersheim, Paul Galles avait visité l’Äerdschëff, à Redange-sur-Attert, une autre expérience 100 % écolo.

C’est avec des idées plein la tête qu’il s’envolece samedi pour l’Égypte depuis Zurich. «Le chemin que je fais pour aller à la COP est plus important pour moi que la COP en elle-même», conclut-il.