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Prix de l’énergie : l’aciérie Ascoval réduit de moitié sa production


Une "situation inédite" pour Ascoval. (photo AFP)

L’aciérie française Ascoval va réduire de « 50 % maximum » sa production d’acier d’octobre à décembre en raison de la flambée du coût de l’énergie, a annoncé ce jeudi la direction du groupe allemand Saarstahl, qui l’a acquise en 2021 et assure vouloir continuer à y investir.

« Ascoval réduira sa production d’acier de 50 % maximum d’octobre à décembre 2022. Les coûts élevés de l’énergie obligent Ascoval à franchir cette étape », a indiqué Saarstahl à l’AFP, confirmant une information du Monde. « Alors que d’autres ferment ou suspendent temporairement la production, nous agissons de manière responsable », souligne le groupe, qui emploie quelque 300 salariés à Saint-Saulve (Nord), un site tournant avec des fours électriques.

En octobre, les fours seront éteints le lundi puis en novembre et décembre, ils fonctionneront du mercredi au dimanche matin, selon Saarstahl. Les syndicats ont également « accepté le travail de nuit et les heures supplémentaires pour réduire les coûts ».

« Comme les prix de l’électricité malheureusement sont indexés au gaz, aux tarifs actuels on ne peut pas se permettre de continuer à travailler, sinon on vend à perte », a déploré le délégué syndical CGT Nacim Bardi, décrivant une « situation inédite ».

Des investissements maintenus

« Les Allemands voient loin, ils voient la transition écologique. Ils nous ont récupérés parce qu’on est un four électrique et ils mettent la main à la poche pour l’instant, mais pour combien de temps ? », s’est-il inquiété. Il constate pour l’instant que recrutements et formations sont maintenus, de même que « le processus d’homologation pour les clients automobiles allemands qui veulent de l’acier vert », alors que le site produit actuellement surtout des barres d’acier destinées à la fabrication de rails.

« L’entreprise continuera d’investir dans la production d’acier vert. Quelque 350 000 tonnes seront produites cette année, jusqu’à 600 000 tonnes sont envisageables dans les années à venir », a assuré Saarstahl. Si « le chemin de fer représente actuellement 80 % du marché des ventes », « l’industrie automobile allemande peut représenter 50 % de la production à l’avenir ».

À la suite des déboires financiers de Liberty Steel et de son patron, le magnat britannique Sanjeev Gupta, Saarstahl a acquis en juin 2021 les deux sites français du groupe, Ascoval (Nord) et Hayange (Moselle). Mais en novembre 2021, Saarstahl avait annoncé vouloir transférer outre-Rhin, où les hauts fourneaux tournent au charbon, 40 % de la production de Saint-Saulve pour faire face à la hausse des prix de l’électricité, avant d’y renoncer, devant une levée de bouclier du gouvernement français.