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[Nations League] Le Luxembourg frôle l’exploit en Turquie


Yvandro Borges a offert le deuxième but à Danel Sinani (Photo: sportspress.lu /Jeff Lahr).

Devant au score à trois reprises à Istanbul, les Roud Léiwen ont été rejoints à chaque fois par la Turquie. La troisième à trois minutes de la fin du temps règlementaire…

Une seule fois, dans son histoire, le Luxembourg avait dominé la Turquie : la première, en 1972. La seconde a failli venir cinquante ans après, au moment où presque personne ne l’attendait mais où Luc Holtz, si l’on se souvient sa conférence de presse de mercredi, y croyait. Le sélectionneur luxembourgeois évoquait alors un possible hold-up, et s’il y a quelque chose sur lequel il a eu faux dans ses prévisions, c’est peut-être là-dessus. Oui, son équipe a souffert, mais ce succès historique à Istanbul, 18 mois après celui de Dublin, elle ne l’aurait certainement pas volé.

À l’heure d’énumérer les divers ingrédients nécessaires à la réussite d’un match plein, Luc Holtz n’avait pas manqué de citer le courage. Le courage de se battre et de résister, mais aussi et surtout celui de jouer. En ce sens, son onze de départ sonnait comme une promesse, avec seulement quatre défenseurs et autant de joueurs à vocation offensive, là où on l’imaginait sacrifier Borges ou Vincent Thill voire les deux sur l’autel de la solidité défensive. Restait à joindre les actes aux promesses.

Martins opportuniste, Chanot dans le dur

Si tenir le cuir n’a pas été une mince affaire en début de partie, malgré quelques séquences intéressantes, les Roud Léiwen, Marvin Martins en tête, ont capté une autre consigne de leur sélectionneur : mettre au fond le peu d’occasions qui se présenteraient. Parti comme une balle sur un dégagement de Moris, le latéral de l’Austria Vienne a profité d’une mésentante entre Çakir et Elmeli pour pousser le ballon au fond, malgré le retour de Söyüncü (0-1, 8e).

Exaucé sur la question du réalisme, Luc Holtz ne l’a pas été sur un autre espoir : celui de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’à l’aller, où les Turcs s’étaient notammenr procuré un penalty – très discutable à ses yeux -. Sept minutes seulement après le petit braquage de Martins, Aktürkoglu a percuté dans la surface et été crocheté par Chanot, ce qui a offert à Ünder un penalty que le Marseillais a tranquillement transformé en prenant Moris à contre-pied (1-1, 16e).

Très bien sorti ensuite devant Dervisoglu (18e), le portier luxembourgeois a soufflé quand Ünal a dans la même minute devancé Jans au premier poteau, sans cadrer, puis manqué d’un cheveu de reprendre un centre-tir de Kökçü consécutif à une gourmandise malvenue de Chanot (26e).

Mais le Luxembourg n’était pas venu là que pour souffrir, et ce double frisson a été l’élément déclencheur d’un vrai temps fort grand-ducal, marqué par ce centre de Pinto repris de la tête par Gerson au but d’une belle séquence (30e), cette longue phase de possession conclue par un tir de Barreiro contré ou ces deux tirs lointains précipités de Vincent Thill et Sinani, qui aimantaient alors le ballon (33e, 34e).

C’est ce moment qu’a choisi Yvandro Borges, trop tendre sur ses deux premières incursions prometteuses, pour muscler son jeu. Après avoir arraché le ballon dans les pieds de Çelik, l’ailier de «Gladbach» a percuté vers l’axe et décalé à l’entrée de la surface Sinani, qui a ajusté Çakir du plat du pied gauche (1-2, 37e).

Gerson, Bohnert, coaching gagnant

Mais cette fois, la joie a été d’encore plus courte durée pour les Roud Léiwen, rejoints dans la foulée sur un centre rentrant dévié dans ses propres filets par Chanot (2-2, 39e), et mis sous pression jusqu’à la pause, même s’il s’en est fallu de quelques centimètres seulement pour que Gerson Rodrigues douche une troisième fois l’assistance en contre.

Si la partie est repartie sur un rythme un peu moins haletant, la pause n’a pas vraiment calmé les velléités turques. Mais les hommes de Stefan Kuntz sont tombés sur un très bon Moris, décisif sur cette lourde frappe de Kahveci (51e) et surtout cette tête à bout portant d’Ünal (60e), puis secondé sur sa ligne par l’entrant Gerson, auteur d’un retourné salvateur (62e).

Déjà payant, le coaching de Luc Holtz a viré au jackpot quand Bohnert, désespérément seul à droite, ce qui avait le don de faire enrager le technicien, a enfin été servi, à un moment où le Luxembourg tenait enfin un peu le ballon. Le Niederkornois a alors fixé ses vis-à-vis dans la surface, avant de trouver en retrait un Gerson Rodrigues récompensé de ses efforts (2-3, 69e).

Comme en Irlande, le numéro 10 luxembourgeois aurait pu endosser le costume du héros, encore qu’ils étaient 15 hier soir, mais c’était compter son Yüksek, auteur peu après son entrée d’un missile qui a perforé Moris (3-3, 87e) et privé les hommes de Luc Holtz d’une entrée dans les livres d’histoire grand-ducaux. Deux parades tardives du portier saint-gillois ont au moins permis d’arracher le nul, et de repartir avec la fierté d’avoir regardé un grand d’Europe dans les yeux. Ça aussi, quand on est le Luxembourg, ça compte.

De notre envoyé spécial à Istanbul, Simon Butel

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