À l’occasion de la «Semaine gastronomique turque», découvrez tous les délicieux secrets de cette cuisine aux multiples influences.
Peu connue en dehors de la viande kebab et du fameux salade, tomates, oignons, la cuisine turque expose toute sa richesse durant sept jours à l’occasion de la «Semaine gastronomique turque». L’évènenent se déroule du 21 au 27 mai partout dans le monde et pour la première fois, un déjeuner buffet était organisé au sein de l’ambassade de Turquie au Luxembourg. L’occasion de découvrir les combinaisons de goûts que propose ce pays fait de migrations et charnière entre l’Europe et l’Asie.
À la découverte des spécialités
«C’est une cuisine très authentique, ancrée dans la tradition, saine et naturelle où l’on a besoin de peu d’ingrédients», décrit Serkan Yardimci, le chef derrière le buffet proposé à la soixantaine de convives présents mardi. Des couleurs qui accrochent l’œil, des senteurs épicées qui flattent les narines, la sélection de plats et d’amuse-bouches qui s’étend devant les invités génère curiosité puis, rapidement, gourmandise. Si, pour le dessert, le célèbre baklava est de la fête; sur les grandes tablées de plats, d’autres compositions, plus confidentielles et aux noms un peu plus alambiqués, sont honorées d’un certain succès.
Parmi celles-ci, les zeytinyağlı enginar. Décrits comme des «artichauts braisés à l’huile d’olive», ces amuse-bouches ressemblent à de petits bocaux en légumes refermant des artichauts, des petits pois et des fèves. Relevés avec un peu d’aneth, ils sont d’excellentes options fraîcheur lors des saisons les plus sèches.
Autre délicieuse curiosité, les vişneli yaprak sarma. Il s’agit de feuilles de vigne roulées farcies aux griottes. Une spécialité qui vient tout droit d’Istanbul et qui combine des saveurs aigres-douces en mélangeant des arômes de cannelle, de pignons de pin et des groseilles. On notera enfin, les mantis. Ces ravioles turques inspirées de l’Asie centrale et qui se dégustent traditionnellement avec du yaourt à l’ail et de la sauce tomate acidulée.
Une cuisine, de multiples influences
Lors de son allocution, Fazilet Dagci Ciglik, l’ambassadrice de Turquie au Luxembourg, revient sur les influences multiples où trouvent leurs origines les spécialités de ce pays. «Les cuisines de différentes communautés ont vécu ensemble dans l’Empire ottoman pendant des siècles et ont créé un patrimoine culinaire commun. De là est née la cuisine turque et ses nombreuses similitudes avec des régions telles que les Balkans, l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Asie centrale.»
Dans l’auditoire, parmi les ambassadeurs de différents pays, on retrouve plusieurs chefs et cheffes luxembourgeois. Ben Weber, chef et patron du restaurant Gudde Kascht à Waldbillig mais aussi président du Vatel-Club, est assiette en main et découvre avec nous un plat à base de poisson : le balik pilaki. «J’adore les choses que je ne connais pas. Ici nous avons un mélange de capre, d’aneth et de truite fumée», commente-t-il. «C’est remarquable, car c’est bien juteux! La truite n’est pas sèche et cela fait tout ce plat.»
« Il faudrait proposer cela dans les bistrots »
Un peu plus loin se trouve Léa Linster. La seule femme à avoir remporté le Bocuse d’or a goûté quelques minutes auparavant un serbet. Cette boisson sucrée sans alcool est faite à partir de fruits tels que des prunes, des cerises auxquelles on ajoute des épices. «Il faudrait proposer cela dans les bistrots», lance-t-elle. La cheffe est ravie du travail réalisé par l’ambassadrice de Turquie. «J’aime ce qu’elle fait pour rendre la Turquie visible. Ce buffet est une excellente idée. Cela met la nourriture en avant et la nourriture rend les gens sains. Elle rassemble, fédère et apaise.»