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Justice : «Un bon petit mélange»


Des automobilistes comparaissaient mardi pour avoir conduit leur véhicule en état d’ivresse entre autres. (photo : archives lq/fabrizio pizzolante)

Boire ou conduire, il faut choisir. On ne le répétera jamais assez. Cinq automobilistes l’ont appris à leurs dépens. Ils comparaissaient mardi face à la  9e chambre correctionnelle.

Aubin a voulu se montrer galant en déposant une jeune femme à la gare de Luxembourg le soir du 5 mars dernier. Manque de chance pour lui, il se fait pincer par la police dans la rue de Strasbourg. Ce Camerounais de 35 ans n’était pas en possession d’un permis de conduire valable – le sien est camerounais et n’a pas été traduit – et il n’avait pas payé la vignette fiscale pour son véhicule.

«Un oubli», dit-il mardi à la barre. Cet oubli risque de lui coûter 18 mois d’interdiction de conduire pour défaut de permis, 4 mois d’interdiction de conduire pour défaut de vignette fiscale et une amende appropriée.

«J’ai essayé de freiner, mais c’était trop tard.»

Les affaires de circulation se sont succédé à la barre de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg mardi. Carlo, 61 ans, est accusé d’avoir circulé sous l’empire de l’alcool et d’avoir blessé une autre automobiliste le 27 février dernier route d’Arlon à Mamer.

«Ma voiture a un système de freinage automatique, mais ce jour-là, le système n’a pas fonctionné. Je ne sais pas pourquoi», se justifie Carlo. «J’ai essayé de freiner, mais c’était trop tard.» Le prévenu n’avait pas remarqué que la voiture qui le précédait avait freiné à un passage pour piétons.

L’avocat de la partie civile a demandé des dommages et intérêts à hauteur de 12 500 euros à l’encontre du sexagénaire qui avait un taux d’alcool dans le sang de 1,68 milligramme d’alcool par litre de sang. La victime aurait conservé des séquelles physiques importantes à la suite de l’accident, comme des céphalalgies et un syndrome post-traumatique.

Le substitut du procureur a, quant à lui, requis une interdiction de conduire de 18 mois pour les coups et blessures involontaires et une autre de 20 mois pour conduite en état d’ébriété. Il ne s’est pas opposé à un sursis intégral.

«La première fois et la dernière»

Richard aurait, quant à lui, mieux fait de ne pas garer sa voiture sur une place réservée aux personnes handicapées. L’homme de 29 ans se trouvait en plus en état d’ivresse et a refusé de se plier au deuxième test d’alcoolémie au poste de police. «C’était à la levée des restrictions. J’avais un peu fait la fête», reconnaît-il, «J’étais fatigué. Je n’ai peut-être pas assez coopéré avec les policiers et cela a donné lieu à un malentendu.» Cet Ougandais dit avoir bu quelques bières et quelques shots. «Un bon petit mélange», juge la présidente. «Il suffit d’une seule fois et votre avenir est gâché.»

Le prévenu qui «prend un taxi d’habitude» ne conteste pas les faits. Pour cet écart de conduite du 17 février dernier, il encourt une amende appropriée, une interdiction de conduire de 18 mois pour son refus de se soumettre au test d’alcoolémie et une autre interdiction de conduire de 18 mois pour avoir présenté des signes d’ivresse au volant. Le substitut du procureur ne s’est pas opposé à un sursis intégral «car c’est la première fois et j’espère la dernière».

Serge a été surpris quand il a vu une voiture de police tout gyrophare allumé rouler à sa hauteur sur l’A3 à la hauteur de Hesperange. «Rien ne s’est passé comme prévu», indique-t-il. Entraîneur d’une équipe de football, il avait passé la soirée à Clausen au restaurant puis en discothèque avec ses joueurs. «Ce 20 mars 2022, j’ai bu deux, trois verres de vin et un digestif», reconnaît le prévenu.

«Irresponsable et inacceptable»

Quand il a été arrêté par la police, il avait 20 kilomètres heures au compteur et 2,17 milligrammes d’alcool par litre de sang. Et une interdiction de conduire sous certaines conditions. Serge a déjà quatre inscriptions à son casier judiciaire pour conduite en état d’ébriété et défaut de permis de conduire. Le substitut du procureur qualifie sa conduite «d’irresponsable, de dangereuse et d’inacceptable».

Le prévenu «ayant déjà été condamné à six ans de prison avec sursis, que reste-t-il au parquet à requérir à part de la prison ferme?», interroge le magistrat avant de requérir une peine de 9 mois de prison ferme, 24 mois d’interdiction de conduire pour conduite en état d’ébriété ainsi que 22 mois pour conduite sans permis et la confiscation du véhicule. L’avocat de Serge a plaidé en faveur de travail d’intérêt général en lieu et place d’une peine de prison ferme.

Une voiture suivie à la trace

Un soir de mars 2022, Vincent a un accident à 50 mètres de chez lui. Il renverse un poteau et endommage une voiture en stationnement. En panique, il dit être rentré chez lui avec l’intention de signaler les faits au propriétaire de la voiture, un voisin, plus tard et régler les dommages à l’amiable. Mais sa voiture perdait de l’huile et des agents de police l’ont suivie à la trace.

Vincent comparaissait mardi pour délit de fuite, conduite en état manifeste d’ivresse et pour avoir causé un accident. Le substitut du procureur a requis une amende appropriée, une peine de 18 mois d’interdiction de conduite pour le délit de fuite et une autre de 19 mois pour avoir conduit en état d’ivresse (1,90 milligramme par litre de sang). Le substitut du procureur ne s’est pas opposé à un sursis intégral.

Aubin, Carlo, Richard, Serge et Vincent seront fixés sur leur sort le 24 juin.

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