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Ukraine : la protestataire de la télé russe condamnée à une amende et libérée


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Un tribunal de Moscou a infligé mardi une amende à Marina Ovsiannikova, employée d’une chaîne de télévision russe qui a fait irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin pour dénoncer l’offensive en Ukraine, sans toutefois l’emprisonner.

Reconnue coupable d’avoir commis une « infraction administrative », Mme Ovsiannikova devra payer une amende de 30.000 roubles (environ 250 euros au taux actuel), selon une journaliste présente à l’audience.

« Ma vie a beaucoup changé, c’est sûr. Je suis contente d’avoir exprimé ce que je pensais. Plus important, il y a maintenant une nouvelle tendance : d’autres journalistes suivent mon exemple », a déclaré Mme Ovsiannikova à l’issue de l’audience.

Lors d’une brève déclaration à la presse ensuite, elle a dit vouloir avant toute chose « se reposer » après cette épreuve « très difficile ».

« Il s’agit de jours très difficiles dans ma vie, j’ai passé près de deux jours sans sommeil, l’interrogatoire a duré quatorze heures », a-t-elle dit.

« Je n’ai pas eu le droit de parler avec mes proches, ni eu accès à une assistance juridique et c’est pourquoi j’étais dans une position très difficile », a-t-elle ajouté. « Aujourd’hui, je dois me reposer ».

Mme Ovsiannikova s’est illustrée en faisant irruption en direct lundi soir lors du journal télévisé le plus regardé de Russie, sur la chaîne Pervy Kanal, avec une pancarte critiquant l’opération militaire de Moscou en Ukraine et dénonçant la « propagande » des médias contrôlés par le pouvoir.

Les images de ce geste ont fait le tour du monde, nombre d’internautes saluant un acte d’un « courage extraordinaire » dans un contexte de répression sans merci contre toute voix critique en Russie.

Même le président français Emmanuel Macron a indiqué mardi être prêt à offrir « une protection consulaire » à Mme Ovsiannikova, soit à l’ambassade, soit en lui accordant l’asile.

Bien que remise en liberté mardi, elle risque encore des poursuites au pénal passibles de lourdes peines de prison.

L’audience de mardi n’était en effet pas directement consacrée à l’action de M. Ovsiannikova à l’antenne de Pervy Kanal, mais à une vidéo diffusée parallèlement sur internet dans laquelle elle dénonce l’entrée des troupes russes en Ukraine.

Son avocat a dit redouter qu’elle soit jugée pour publication d' »informations mensongères » sur l’armée russe, un crime passible d’une peine maximale de 15 ans de prison.