Trois inspecteurs de la police des frontières portugaise ont été condamnés lundi à des peines de sept à neuf ans d’emprisonnement pour avoir frappé à mort un immigré ukrainien dans un centre de rétention de l’aéroport de Lisbonne, en mars 2020.
« La mort d’Ihor Homeniuk a été la conséquence directe de la conduite des accusés, qui avaient le devoir d’agir différemment », a déclaré le juge Rui Coelho, cité par l’agence Lusa, lors de l’annonce du verdict dans un tribunal de la capitale portugaise.
L’affaire avait mis en lumière des dysfonctionnements au sein du Service des étrangers et des frontières (SEF), poussant le gouvernement à décider de réformer cette institution pour lui retirer ses compétences policières.
La victime est un Ukrainien de 40 ans, décédé par asphyxie le 12 mars 2020 dans le centre d’accueil temporaire de l’aéroport de Lisbonne, après être arrivé au Portugal par avion deux jours plus tôt en provenance de Turquie, où il devait être reconduit. Le tribunal n’a pas retenu l’accusation de meurtre aggravé pour laquelle comparaissaient initialement les trois policiers, mais il les a condamnés pour « atteintes à l’intégrité physique aggravées par le fait d’avoir provoqué la mort ».
« Ce jugement est un pas en avant. (…) Justice a été rendue, elle servira d’exemple », s’est félicité l’avocat de la famille de la victime, José Gaspar Schwalbach. « C’était important que la justice reconnaisse qu’il n’y a pas eu homicide », a réagi pour sa part Ricardo Sa Fernandes, représentant d’un des accusés, qui feront tous les trois appel de la décision rendue lundi.
AFP/LQ