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France : le référendum sur le climat s’éloigne, colère des écolos


D'après le Journal du Dimanche, Emmanuel Macron a déjà renoncé à organiser ce référendum. (illustration AFP)

L’exécutif français a-t-il renoncé au référendum sur le climat, comme l’écrit le Journal du Dimanche ? L’hypothèse déclenche les foudres des écologistes qui manifestent ce dimanche.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a dit « souhaiter » sur France 3 que le référendum ait lieu, accusant le Sénat, à majorité de droite, de faire obstruction au projet de loi visant à inscrire la protection du climat dans la Loi fondamentale et donc d’ « empêcher sa tenue ».

L’Élysée avait assuré auparavant que la modification de l’article premier de la Constitution pour y intégrer la protection du climat n’était « en rien enterrée », sans évoquer le référendum par lequel le président souhaite valider ce changement. « Si les choses restent en l’état, il ne pourra pas y avoir de référendum », a admis sur Radio J le président de l’Assemblée Richard Ferrand. « Au Sénat il y a une majorité plus conservatrice (…) sur les questions environnementales ».

Le projet de loi, inspiré par la Convention citoyennes pour le climat (CCC), grave à l’article 1er de la Constitution que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et la lutte contre le dérèglement climatique ». Or la majorité du Sénat rejette le terme « garantit », qui donnerait selon elle à la préservation de l’environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels.

La « faute » de Macron

Le Sénat doit examiner lundi le texte déjà voté par l’Assemblée. La révision constitutionnelle n’est possible que si le texte est adopté en termes identiques par l’Assemblée et par le Sénat. La révision peut ensuite, au choix du président, être soit soumise à référendum, soit au Parlement réuni en Congrès. Celui-ci statue à la majorité des 3/5e.

« C’est la faute d’Emmanuel Macron », qui a fait « comme d’habitude une promesse qu’il ne pouvait pas tenir », a accusé sur FranceInfo le secrétaire national d’EELV Julien Bayou. Candidat en tête de liste en Ile-de-France pour les élections régionales de juin, il s’est adressé aux participants aux marches pour le climat en leur assurant qu’EELV allait « traduire en acte » dans les régions les propositions de la CCC.

Les partis de gauche de LFI au PS en passant par EELV ont signé ensemble une tribune vendredi dans Libération pour appeler à participer aux marches climat organisées dans 150 villes. Ils brocardent notamment la loi climat adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, mardi, qu’ils trouvent insuffisante. Dénonçant « un nouvel engagement sur l’écologie renié par Emmanuel Macron et LREM, et sans doute l’un des plus importants », le député écologiste Matthieu Orphelin a jugé pour sa part que « le gouvernement manœuvrait pour que le processus n’aille pas au bout, refusant toutes concertations avec le Sénat ».

L’annulation éventuelle du référendum « envoie un signal inquiétant sur la prise de conscience sur ces sujets chez les parlementaires », a noté Greenpeace.

Alors que le JDD affirme, citant des sources anonymes dans la majorité et l’entourage du président, qu’Emmanuel Macron a déjà renoncé à organiser ce référendum, l’Élysée assure que « la bataille n’est pas finie » et que « la cause écologique demeure l’une des priorités du président ».

LQ/AFP

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