Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après quatre mois d’arrêt, le championnat reprend là où il s’était arrêté, à la 9e journée d’une phase aller d’Axa League qui ne connaîtra pas de retour.
Toute bonne couturière vous le dira, il n’est pas aisé de repriser. De raccommoder maintes fois ce qui doit l’être. Cette saison 2020/2021 avait tout pour faire une belle étoffe, mais on la savait fragile. Pas conçue pour résister aux attaques d’un virus qui, telle une mite, s’est évertué à détricoter chacun de ses fils, la réduisant à une vulgaire chiffe. Aujourd’hui, cette édition ne tient qu’à un fil auquel on s’accroche éperdument. Ce samedi, l’AXA League retrouve ses droits et un championnat qu’elle reprend là où elle l’avait laissé le 24 octobre dernier : à la 9e journée. Faute de temps, les acteurs se dirigeront ensuite vers les play-offs dont le coup d’envoi sera donné dès le 6 mars. Un passage entrecoupé par les quarts de finale de la Coupe de Luxembourg prévus le week-end prochain. Aussi, l’heure est venue de faire le point sur les enjeux de cette dernière étape d’une phase aller sans retour.
Brosse doit composer sans Lemarié
Connaissez-vous la différence entre l’AXA League et le Tour de France cycliste ? Non ? Simple pourtant : en DN, on peut multiplier les gamelles lors des premières étapes sans pour autant hypothéquer ses chances de se retrouver avec le bouquet du vainqueur. Habitués les saisons précédentes à chuter là où on ne les attendait pas, les Differdangeois ont travaillé, sous le regard de Sylvain Brosse, revu leur position. Surtout depuis leur faux pas, le 12 septembre, à Berchem (26-23) où les attendait de main ferme un certain Yann Hoffmann. Invaincus depuis, les hommes de Sylvain Brosse se présenteront face à Esch privés de Swann Lemarié laissé au repos en raison d’une tendinite au coude. «Je préfère ne prendre aucun risque avant d’affronter Dudelange en Coupe», assure Sylvain Brosse embêté au poste d’arrière gauche puisque Max Kohl, opéré en décembre du ménisque, «ne peut pas tenir toute une rencontre» et l’entraîneur va peut-être devoir «trouver d’autres stratégies». Si on ajoute à cela un Lucas Christin en délicatesse avec son tendon rotulien, le technicien n’aborde pas ce duel avec un grand optimisme : «Nous ne sommes pas dans les meilleures dispositions, c’est certain. Cela étant, si on perd, cela veut dire qu’on n’aura le droit à aucun faux pas lors du play-off titre. Donc, malgré tout, on n’a pas le choix.» Une victoire remettrait les compteurs à zéro.
Du côté d’Esch, on ne se fait pas une montagne de cette rencontre. «Quel que soit le résultat, ça ne sera en rien décisif, tout se jouera lors du play-off titre», rappelle justement son entraîneur, André Gulbicki, mais estime que «si ce match est important, il l’est surtout pour les Red Boys». Une manière de se défaire de toute pression et ce même si ses hommes en ont vu d’autres. Tombeur de Berchem (25-24), samedi, en match en retard, le HB Esch espère profiter de ce déplacement à Oberkorn pour permettre à Martin Muller, revenu de blessure, de retrouver le rythme de la compétition. «S’il peut jouer une demi-heure, ce serait bien, si c’est plus tant mieux», déclare André Gulbicki pour qui finir la phase aller en tête n’est pas purement symbolique. «Ça nous permettrait de jouer les deux derniers matches de la saison à domicile… devant notre public.» Reste à savoir si cette «sortie» du technicien eschois relève du simple tic de langage ou de la prédiction ?
Derrière, les trois poursuivants se déplacent ce samedi : Käerjeng à Schifflange, Berchem au Standard et Dudelange à Pétange. Trois rencontres dont on connaît, sauf improbable surprise, déjà le résultat. Cela étant, il subsiste encore un enjeu : la 6e place. Virtuellement, le Standard est le dernier qualifié pour le play-off titre. Mais ça, c’est virtuellement. Concrètement, si l’équipe de Lionel Pérignon compte, pour l’heure, deux longueurs d’avance sur Mersch, le club nordiste compte un match en retard (contre Schifflange) et se déplace ce samedi à Diekirch.
Charles Michel
