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Strasbourg : forte affluence à la frontière franco-allemande par crainte de restrictions


Dans cette zone où les échanges frontaliers sont nombreux, la fermeture de la frontière allemande aux Français, en mars, a fortement marqué les esprits. (illustration archives AFP)

Voitures et consommateurs français affluaient jeudi à la frontière allemande, de crainte qu’il ne soit plus possible de faire ses courses outre-Rhin si le Grand Est venait à être classé zone à risque par l’Allemagne.

Sur le pont de l’Europe, qui traverse le Rhin, les voitures roulaient au pas en direction de la ville allemande frontalière de Kehl, ce jeudi en début d’après-midi et dans le sens inverse, des piétons et des cyclistes repartaient vers la France avec des sacs remplis de paquets de cigarettes et de boîtes de tabac. Marie-Madeleine, femme au foyer strasbourgeoise de 42 ans, n’avait « pas prévu » d’aller à Kehl jeudi. « Mais là, je reviens pour faire des courses et acheter des cigarettes », explique-t-elle, par crainte que les entrées en Allemagne ne soient limitées sous peu.

Pour l’heure, l’Institut de veille sanitaire allemand Robert Koch considère que l’ensemble de la France métropolitaine est une zone à risque, à l’exception du Grand Est et de la Corse. Mais la remontée du taux d’incidence pour Covid-19 dans le Grand Est à 93,1 pour 100 000 habitants, selon les données publiées jeudi de l’Agence régionale de santé (ARS), pourrait faire basculer la région en zone à risque, ce qui pourrait impliquer des mesures d’isolement obligatoires et de restriction de déplacements.

En mars, la fermeture soudaine de la frontière allemande aux Français, alors que l’Alsace subissait de plein fouet l’épidémie de coronavirus, a fortement marqué les esprits dans cette zone où les échanges transfrontaliers font souvent partie du quotidien.

Des rayonnages vides

Devant les nombreux bureaux de tabac de la rue principale de Kehl, des files d’attente se formaient, alimentées par le flot de voyageurs descendant des tramways remplis en provenance de Strasbourg. Dans un centre commercial proche, les clients patientaient, le chariot plein, aux caisses d’une grande droguerie, prisée des consommateurs français pour ses produits d’hygiène, d’entretien ou de puériculture.

« C’est moins cher que chez nous. Si on ne peut plus venir, cela va faire un trou dans le budget », craint Aurélie, 32 ans, tirant un chariot de courses qu’elle compte remplir de paquets de couches.

Les rayons de papier toilette et de couches étaient quasiment vides et l’enseigne tentait de rassurer ses clients en collant à l’entrée un message affirmant que « la frontière ne sera pas fermée » et qu’en cas de classement à zone à risque, des déplacements en Allemagne de moins de 24 heures devraient néanmoins être autorisés.

AFP/LQ