Le président français, Emmanuel Macron, a présenté mardi « un plan historique » de « plus de huit milliards d’euros » pour secourir la filière automobile, fortement affectée par la crise du coronavirus, la moderniser et faire de la France un champion des véhicules électriques.
« L’État apportera un peu plus de 8 milliards d’euros d’aide au secteur », a déclaré M. Macron en visite dans une usine de l’équipementier Valeo à Étaples (Pas-de-Calais). L’objectif est de « faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe, en portant à plus d’un million par an sous cinq ans la production de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides » dans le pays, a-t-il ajouté.
Pour relancer les ventes, qui ont dégringolé durant la crise, Emmanuel Macron a annoncé une hausse du bonus écologique à 7 000 euros pour l’achat de véhicules électriques par les particuliers et à 5 000 euros pour les entreprises, ainsi que la création d’un bonus de 2 000 euros pour les hybrides rechargeables. Est également prévu un renforcement du dispositif de prime à la conversion pour l’achat d’un véhicule neuf contre la mise à la casse d’un vieux véhicule.
Prime à la casse, bonus écologique
« Il s’agit d’un plan de défense de notre emploi industriel, qui va être confronté à l’une des plus graves crises de son histoire. Il s’agit d’un plan de souveraineté industrielle automobile, qui a vocation à relocaliser de la valeur ajoutée (…) Et il s’agit donc bien d’un plan d’avenir de l’automobile, du XXIe siècle », a insisté le président français.
Il a précisé que le plan de relance franco-allemand d’environ 500 milliards d’euros, qu’il a présenté la semaine dernière avec Angela Merkel, avait « vocation à soutenir les secteurs les plus en difficulté » comme l’automobile. Le président a cependant réclamé à Renault des « garanties » pour l’avenir des salariés de deux sites du nord du pays, à Maubeuge et Douai, alors que les inquiétudes montent dans cette région. Un prêt de 5 milliards d’euros garanti par l’État promis au constructeur « ne saurait être consenti » avant que n’aboutissent les négociations qui doivent débuter lundi autour du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a-t-il averti.
Programme européen de batteries électriques
Le groupe au losange doit dévoiler vendredi les contours d’un plan d’économies de deux milliards d’euros, annoncé en février. Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé que Renault avait accepté « de rejoindre le programme européen de batteries électriques » porté par le concurrent PSA (Peugeot, Citroën, Opel) et le groupe Saft, filiale de Total. Cette décision fait partie des engagements exigés par l’État français afin de promouvoir la production en France, en contrepartie des aides apportées à la filière.
Avant son discours, Emmanuel Macron a visité les chaînes de cette usine où 1 500 employés produisent 8 millions d’alternateurs et alterno-démarreurs par an, dont 80 % partent à l’exportation. Dans la matinée, il avait échangé avec Jean-Dominique Sénart, le PDG de Renault, puis avec une trentaine de responsables de la filière automobile sur les mesures à prendre pour sortir du marasme cette filière qui représente 400 000 emplois directs et 900 000 au total.
LQ/AFP