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[Bande dessinée] L’hommage de Dumas à Delacroix : un immanquable!


Delacroix, de Catherine Meurisse, est un album à mi-chemin entre le livre illustré et la BD.

En 1864, un an après la mort du peintre Eugène Delacroix, Alexandre Dumas propose une «causerie» sur celui qui était son ami. Un texte magnifique mis en images par Catherine Meurisse dans un album aussi surprenant que splendide, simplement intitulé Delacroix.

Auteure de La Légèreté, sorti en avril 2016, un peu plus d’un an après la tuerie à Charlie Hebdo, dont elle était dessinatrice permanente, mais aussi de Scènes de la vie hormonale ou encore Les Grands Espaces, Catherine Meurisse est de retour dans les bacs avec un album où elle confirme son grand attachement aux artistes et à la peinture. C’est Delacroix.

Est-ce une BD? Peut-être pas. Mais ce Delacroix est clairement un récit dessiné de toute beauté. Un album à mi-chemin entre le livre illustré et la BD. Un récit de 140 pages, aux textes denses, aux dessins qui éclatent, qui est en fait la réadaptation, par la même Catherine Meurisse, de son Alexandre Dumas, Causerie sur Delacroix, paru en 2005 aux éditions Drozophile.

«Le frère des peintres»

Le texte est celui de Dumas qui se présentait comme «le frère des peintres» et admirait tout particulièrement Delacroix. «Enlevez-lui couleurs, palettes, pinceaux, toiles, il peindra sur la muraille, sur le parquet (…) avec le premier morceau de bois venu, du charbon, de la salive ou de la cendre!», disait l’auteur des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo sur le créateur de Mort de Sardanapale, Scène des massacres de Scio ou encore La Liberté guidant le peuple.

Une histoire d’amitié et d’amour artistique que met en lumière Catherine Meurisse tantôt par ses illustrations en noir et blanc avec des lignes brutes, tantôt par des dessins sans traits, faits avant tout de couleurs «à la» Delacroix, ainsi qu’avec toutes les possibilités existant entre ces deux extrêmes.

D’une rare beauté

On retrouve là un magnifique questionnement sur la création artistique, sur la critique assassine, sur la valeur de l’art, mais aussi une reconstitution inspirée et non dénuée d’humour du Paris artistique du début et milieu du XIXe siècle.

On y croise Ingres, Hugo, Liszt, Géricault, Vernet… Et on s’imprègne de ces récits, de ces créations, de cette «fougue», de ces couleurs. C’est bouleversant, d’une rare beauté et d’une grande pertinence. Un immanquable!

Pablo Chimienti 

Delacroix, de Catherine Meurisse. Dargaud.

 

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