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La BCE sort le grand jeu monétaire pour stimuler l’économie


L'institution présidée par Mario Draghi anticipe de nouvelles baisses de taux. (photo AFP)

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi comme attendu de sortir le grand jeu monétaire, en baissant l’un de ses taux et en relançant ses rachats nets de dette, pour stimuler une économie au ralenti en zone euro.

La mesure phare – et sans doute la plus controversée – porte sur la réactivation des rachats de dette publique et privée, à raison de 20 milliards d’euros par mois à compter de 1er novembre pour une période indéterminée, financés par de la création de monnaie.

Cette puissante arme anti-crise, baptisée « QE » pour « Quantitative Easing », a déjà été déployée entre mars 2015 et fin 2018. Au total, 2 600 milliards d’euros ont ainsi été déversés sur les marchés. La BCE a aussi annoncé l’abaissement du taux de dépôt frappant les liquidités excédentaires des banques, déjà négatif depuis 2014, pour le porter de -0,40% à -0,50%. La mesure était attendue et largement plus consensuelle.

Réduire la facture

L’idée est de dissuader plus fortement les banques de laisser leur excès de trésorerie au guichet de la BCE, pour les encourager plutôt à les prêter aux ménages et aux entreprises. Le taux « de refinancement », qui permet aux banques de se financer sur une semaine, a lui été maintenu à 0%, son niveau le plus bas où il campe depuis trois ans. Toutefois, « une partie des liquidités » ne seront pas soumises aux taux négatifs afin de compenser leurs effets négatifs sur les banques. Par ce biais, elle cherchera à réduire la facture estimée à environ 7,5 milliards d’euros en 2018 et principalement supportée par les banques allemandes et françaises. Elle anticipe par ailleurs de nouvelles baisses des taux, abandonnant également dans son communiqué toute échéance pour les relever.

L’institution présidée par Mario Draghi s’était montrée déterminée lors de sa dernière réunion de juillet à redoubler d’efforts pour stimuler l’activité et les prix, alors que l’inflation demeure éloignée de son objectif « proche mais en dessous de 2% » en zone euro. Les modalités de la nouvelle série de prêts géants aux banques seront par ailleurs « modifiées » afin de préserver des conditions de crédit favorables, a précisé l’institution.

LQ/AFP