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La cité de Babylone classée au patrimoine mondial de l’Unesco


Babylone, vieille de plus de 4 000 ans, "était la plus grande ville peuplée de l'histoire antique". (photo AFP)

L’Unesco a inscrit vendredi au patrimoine mondial le site mésopotamien de Babylone en Irak, pays déchiré depuis 40 ans par la guerre toutefois venu à bout fin 2017 des jihadistes qui ont ravagé nombre de ses joyaux antiques.

Les autorités archéologiques irakiennes misaient beaucoup sur ce dossier, retoqué à cinq reprises depuis 1982 pour faire inscrire ce site de 10 km² – dont seuls 15% ont été fouillés – situé à 100 km au sud de Bagdad.

Babylone, vieille de plus de 4 000 ans, « était la plus grande ville peuplée de l’histoire antique », explique Qahtan al-Abeed, directeur des Antiquités de Bassora qui a porté le dossier de Babylone auprès de l’Unesco, approuvé vendredi lors d’un vote à Bakou.

Alors que l’Irak se targue d’être le berceau de l’écriture – les premières tablettes cunéiformes y ont été gravées il y a près de 5 500 ans -, « les Babyloniens sont la civilisation de l’écriture, de l’administration et de la science », poursuit-il. L’inscription de Babylone au patrimoine mondial de l’Unesco « va encourager les recherches et les aménagements sur le site » et « faire de la publicité gratuite pour le tourisme », s’enthousiasme le directeur.

Babylone occupe une place particulière dans l’histoire et la mythologie mondiale, avec sa fameuse porte d’Ishtar, ses jardins suspendus et la tour de Babel – deux monuments emblématiques même si leur localisation fait toujours débat.

Rassurer investisseurs et touristes

L’Irak – qui recense au moins 7 000 sites archéologiques sur son sol – en compte déjà cinq inscrits à l’Unesco. La citadelle d’Erbil, inscrite en 2014, et les marais de Mésopotamie, en 2016, sont tous deux sur la liste du patrimoine mondial.

Les trois autres sites apparaissent sur la liste du patrimoine en péril. Hatra, ajouté en 1985, y est passé en 2014 quand Daech (EI) s’y est livré à un « nettoyage culturel ». Le site archéologique de Samarra y a directement été inscrit en 2007 du fait des violences confessionnelles. Assour y a également été directement ajouté en 2003 à cause d’un projet de barrage menaçant le site. L’Irak, qui s’est déclaré fin 2017 vainqueur de l’EI, tente à tout prix de rassurer investisseurs et touristes et met notamment en avant le fait que les violences ont baissé dans tout le pays, à tel point que la mission de l’ONU qui publiait depuis 15 ans un décompte mensuel des victimes a cessé de le faire fin 2018.

Alors que l’effort de guerre a été largement réduit, les acteurs du secteur espèrent que l’inscription au patrimoine mondial va renforcer les fonds alloués aux projets culturels, parents pauvres du budget de l’Irak.

LQ/AFP