Accueil | Actualités | Tri des déchets : les chaînes de fast food sommées d’agir en France

Tri des déchets : les chaînes de fast food sommées d’agir en France


McDonald's et la plupart de ses concurrents ont signé un "contrat d'engagement". (illustration AFP)

Sous la pression du gouvernement français, les géants de la restauration rapide, McDonald’s, KFC, Burger King, Starbucks ou encore Domino’s Pizza notamment, se sont engagés à respecter en trois ans leurs obligations en matière de tri des déchets, jusqu’ici largement ignorées dans le secteur.

Au terme d’une rencontre au ministère de la Transition écologique et solidaire mardi, quinze enseignes de fast food ont signé le « contrat d’engagement de la restauration rapide pour le tri de leurs déchets » incluant un échéancier en trois ans que leur avait présenté la secrétaire d’État Brune Poirson, fin mai.

Celui-ci demande aux enseignes de restauration rapide, qui comptent plus de 30 000 points de vente en France et servent quelque 6 milliards de repas chaque année, de rendre au moins 70% de leurs restaurants opérationnels pour le tri des déchets d’ici fin 2019, puis 90% au 31 décembre 2020 et 100% au 31 décembre 2021.

Comptes à rendre

Outre les cinq géants déjà mentionnés, les signataires sont les sociétés Subway, Class’Croute, Exki, La Mie Câline, La Croissanterie, Paul, Jour Healthy Groupe, Five Guys, Cojean et Pomme de Pain. Seule l’enseigne Brioche Dorée, elle aussi conviée à la réunion de mardi, a refusé de signer.

Les enseignes signataires, qui représentent une forte proportion du secteur selon le ministère, devront rendre compte tous les six mois et « restaurant par restaurant » de « l’état d’avancement du déploiement », précise le texte.

Toutefois, certains établissements « pouvant présenter des contraintes opérationnelles » obtiendront « plus de temps ». Brune Poirson « ne s’interdit pas » d’alourdir les sanctions prévues en cas de non respect des obligations du secteur en matière de tri, dans le cadre du projet de loi sur l’Économie circulaire qui sera présenté en conseil des ministres à l’été, a-t-elle déclaré à la presse au sortir de la rencontre. Pour l’heure, a-t-elle rappelé, les enseignes risquent « des amendes et des sanctions pénales ».

Tri des cinq flux

« L’environnement, la planète, ça n’attend pas : de toute façon c’est une demande très forte des consommateurs », a affirmé Mme Poirson. Or « pour beaucoup de ces entreprises, la réputation est parfois plus importante que la sanction ».

La quasi totalité des représentants des enseignes venus au ministère mardi ont refusé de s’exprimer devant la presse, certains appréciant peu d’avoir été pointés publiquement comme de mauvais élèves. De fait, rares sont les entreprises du secteur qui respectent la loi.

Les établissements de restauration rapide sont tenus d’effectuer un tri des cinq flux (papier, carton, verre, plastique et métaux) obligatoire depuis juillet 2016, ainsi qu’un tri à la source des biodéchets en cuisine et en salle (pour ceux générant plus de 10 tonnes de biodéchets par an, et qui s’étendra à tous les restaurants d’ici à 2024).

Or, une enquête menée fin 2018 par le ministère a montré qu’aucun des 50 établissements inspectés ne recyclait ses déchets, sur un secteur de la restauration rapide qui génère quelque 180 000 tonnes d’emballage et 60 000 tonnes de déchets alimentaires par an.

LQ/AFP