À bout de patience face aux manoeuvres qu’il estime dilatoires de la part de Cardiff, le FC Nantes a saisi la Fifa pour obtenir le paiement du transfert de l’attaquant argentin disparu Emiliano Sala, mort dans le crash de l’avion qui l’amenait à Cardiff en janvier.
« Nous pouvons confirmer que nous avons reçu mardi soir une plainte du FC Nantes contre Cardiff en lien avec le transfert d’Emiliano Sala », a indiqué mercredi un porte-parole de la Fifa, ajoutant qu’il n’avait « aucun autre commentaire à faire pour le moment ».
Le bras de fer entre les deux clubs sur fond de disparition tragique de Sala, 28 ans, dans un accident d’avion au-dessus de la Manche, alors qu’il quittait le club français pour Cardiff, va donc se poursuivre devant les juridictions sportives.
Mise en demeure ignorée
Alors que les clubs s’étaient mis d’accord sur un étalement du paiement des 17 millions d’euros de la transaction – 6 millions d’euros dès l’enregistrement du transfert, le reste en deux fois -, les Gallois avaient immédiatement et unilatéralement suspendu le premier versement. Cardiff avait expliqué vouloir attendre les premières conclusions du rapport d’enquête sur l’accident pour voir si une partie des responsabilités pouvait être imputée aux Canaris, justifiant une révision à la baisse du montant du transfert.
Cardiff estimait également que le trajet ayant été organisé par Mark McKay, fils de l’intermédiaire Willy McKay mandaté par Nantes pour trouver un club anglais à Sala, les Jaune et Vert étaient concernés par l’organisation du vol fatal. Nantes avait fait valoir qu’un Certificat international de transfert, enregistrant la mutation de Sala de Nantes à Cardiff, avait été émis avant l’accident et que l’avant-centre n’était donc plus sous sa responsabilité, alors que le mandat avec McKay avait pris fin avec la signature du contrat.
Conformément au règlement de la Fifa qui prévoit que le créancier donne au moins 10 jours à son débiteur par écrit pour le régler avant de pouvoir porter officiellement plainte, Nantes avait envoyé une mise en demeure à Cardiff début février, restée sans suite.
Long feuilleton judiciaire
La saisine de la Fifa pourrait constituer le premier épisode d’un long feuilleton judiciaire : le club de Cardiff a laissé entendre qu’il pourrait se retourner aussi contre la famille McKay, celle des intermédiaires, à qui le club gallois reproche d’avoir gonflé le prix du transfert.
La recherche des causes de l’accident et d’éventuelles responsabilités devrait prendre quelques mois. Selon un premier rapport d’enquête provisoire publié lundi, l’appareil transportant Sala et piloté par David Ibbotson ne disposait pas des autorisations pour effectuer un vol commercial. Par ailleurs, la licence détenue par le pilote ne lui permettait pas forcément de voler de nuit, toujours selon le rapport provisoire.
L’avion qui transportait Sala a disparu des radars le lundi 21 janvier au soir au large de l’île de Guernesey, au retour d’un voyage express de Cardiff vers Nantes, pour saluer une dernière fois ses coéquipiers au centre d’entraînement de la Jonelière et prendre quelques affaires. Son corps avait été retrouvé à bord de l’épave de l’avion, par 67 mètres de fond, et récupéré le 7 février, plus de deux semaines après sa disparition, alors que celui de David Ibbotson reste introuvable.
LQ/AFP