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« Greenwashing » : insupportable communication

Le «greenwashing» est devenu au fil des années un outil marketing comme un autre. Le but étant de se construire une belle image écolo afin de gagner de l’argent, le tout sur le dos de la planète. Apparu dans les années 60 avec les producteurs de pesticides se plaçant en amis des animaux, le terme a été popularisé trente ans plus tard, notamment par Greenpeace. Puis dans les années 2000 à 2009, avec l’avènement de la thématique environnementale, le greenwashing a refait surface dans la grande majorité des publicités et des stratégies de communication des entreprises.

Aujourd’hui, alors que le consommateur a un accès élevé à l’information et à la documentation, certaines entreprises ont compris que se moquer de leurs clients sur les valeurs environnementales est beaucoup plus négatif que d’assumer le fait de polluer. Mais en 2019, d’autres n’ont toujours pas compris que le greenwashing, le marketing environnemental et autres techniques voulant faire passer une entreprise polluante comme une entité soucieuse de son impact environnemental datent d’un autre temps. Pire encore, ces entreprises se décrédibilisent. Exemple encore criant cette semaine où une importante société de leasing automobile au Luxembourg, qui gère plus de 13 500 véhicules, se vante d’avoir compensé 7 800 tonnes de CO2 depuis 2009 grâce à un «ambitieux programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre». Elle oublie de souligner qu’en conditions réelles une voiture qui fait du 6,5 litres aux cent, soit 150 g/km de CO2, aura rejeté 15 tonnes de CO2 au bout de 100 000 km. Après un rapide calcul, cette société se vante donc d’avoir compensé en dix ans entre 3,8 % et 8 % des rejets de CO2 de sa flotte automobile grâce à son programme «ambitieux»!
Ces entreprises qui utilisent l’environnement pour se mettre en avant devraient apprendre la signification des mots qu’elles utilisent dans leur communication. Pire encore, elles prouvent qu’elles n’ont absolument rien compris aux tendances à venir et à l’état d’esprit des nouvelles générations.

Jérémy Zabatta

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