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Remboursement des péages « gratuits » : Vinci fait marche arrière


Vinci Autoroutes a estimé les dégradations sur son réseau à « plusieurs dizaines de millions d’euros ». (illustration AFP)

Le groupe français Vinci a dit mardi renoncer à récupérer l’argent dû par les automobilistes ayant passé gratuitement les péages des autoroutes qu’il exploite, à l’occasion des manifestations de gilets jaunes.

« Cette procédure sans doute insuffisamment expliquée, donc mal comprise, a suscité depuis hier un grand nombre de réactions négatives », a reconnu le concessionnaire dans un communiqué. « Vinci Autoroutes a décidé de renoncer à son application. »

Le groupe avait invoqué lundi les principes « d’égalité devant le service public et d’équité face au paiement du péage » pour justifier cette mesure de régularisation, qui n’a pas manqué d’écorner davantage son image. Il avait envisagé de détecter les plaques d’immatriculation à l’entrée et à la sortie des autoroutes, et envoyer la facture aux usagers concernés.

En parallèle, Vinci Autoroutes a évalué le montant des dégâts commis sur l’ensemble de son réseau lors des manifestations des gilets jaunes depuis un mois à « plusieurs dizaines de millions d’euros ».

Critiques du gouvernement

Cette annonce de Vinci a provoqué mardi plusieurs réactions négatives chez des membres du gouvernement, au moment où celui-ci cherche à apaiser plusieurs semaines de mobilisations aux revendications multiples mais tournant largement autour du pouvoir d’achat. Sur France info, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a jugé « très incongru » le choix de Vinci, tandis qu’Élisabeth Borne, ministre des Transports, a estimé que cette demande n’était pas « fondée au plan juridique ». Selon la ministre, qui a dit au Sénat avoir demandé aux concessionnaires « de ne pas mettre en œuvre de tels recouvrements », Vinci n’est pas en mesure d’utiliser, comme il l’annonçait, les images de vidéoprotection dans un tel objectif.

Chez les deux autres grands exploitants d’autoroutes en France, la Sanef, filiale de l’espagnol Abertis, a fait savoir qu’elle ne mènerait pas de telle régularisations, tandis qu’APRR, filiale d’Eiffage, a, selon le journal Le Progrès, envoyé des avis majorés de l’amende prévue par le code de la route.

LQ/AFP