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Carburants : une mobilisation qui inquiète l’exécutif français


Le gouvernement va faire des annonces qui doivent servir à baisser la tension avant la journée de blocage des routes prévue samedi. (illustration AFP)

Une partie du gouvernement s’est réunie lundi à Matignon pour finaliser les mesures d’ « accompagnement » de la hausse des prix et des taxes sur les carburants, à cinq jours de la journée de mobilisation des « gilets jaunes » qui inquiète l’exécutif.

Plusieurs ministres étaient présents autour du Premier ministre Édouard Philippe. Selon une source proche des discussions, des décisions (renforcement de la prime à la conversion, élargissement du chèque énergie,…) pour répondre à la grogne devraient être officialisées au plus tard d’ici mercredi, jour de Conseil des ministres. Ces annonces doivent servir à baisser la tension avant la journée de blocage des routes prévue samedi dont l’ampleur reste difficile à mesurer mais qui préoccupe fortement le gouvernement.

Vendredi, lors de son périple mémoriel, le président Emmanuel Macron avait lui-même souligné le risque d’une coagulation des mécontentements pouvant déboucher sur un mouvement plus large. « Je me méfie toujours de ces mouvements où on mélange tout », avait-il lancé aux clients d’un bar PMU où il avait fait étape.

Le gouvernement « craint » aussi pour « la sécurité des personnes », a indiqué lundi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, rappelant que les « gilets jaunes » n’étaient pas une organisation « structurée ». « Lorsque ce sont des grèves et des manifestations, il y a des gens responsables qui permettent de faire que ceux qui manifestent soient en sécurité », a expliqué la ministre sur le plateau de Public Sénat. « Là, nous ne sommes pas sûrs, il faut quand même que les personnes soient protégées et on ne sait pas ce qui va se passer parce que c’est plutôt des extrêmes qui s’en saisissent politiquement », a-t-elle averti.

Des aides pour apaiser la colère

Selon des sources proches du dossier, plusieurs mesures ont été mises sur la table à Matignon pour apaiser la colère des Français contre la hausse des prix du carburant. Mais l’idée d’un chèque carburant paraît écartée par Matignon.

Selon ces sources, la prime à la conversion des vieux véhicules devrait être renforcée : comme l’avait évoqué Édouard Philippe, l’exécutif pourrait s’engager à en financer jusqu’à près d’un million d’ici 2022, au lieu des 500 000 actuellement prévus. La prime à la conversion pourrait également être facilitée pour les « gros rouleurs », même quand leurs voitures ne sont pas aussi vieilles que l’exige le dispositif. Quant aux aides pour les carburants, elles seraient défiscalisées.

Conformément au souhait d’Emmanuel Macron, le chèque énergie, une aide de 150 et bientôt 200 euros pour payer les factures d’énergie va être amélioré. Quelque six millions de foyers, soit environ 20% des Français, y seraient éligibles, contre quatre millions actuellement. Enfin, toujours selon ces sources proches du dossier, l’exécutif pourrait accélérer la mise en place du forfait versé par l’employeur aux employés se rendant sur leur lieu de travail en covoiturage (200 euros). Prévue pour janvier 2020, cette mesure serait avancée à janvier 2019.

LQ/AFP