Accueil | A la Une | Donna Strickland, troisième femme à recevoir le Nobel de physique

Donna Strickland, troisième femme à recevoir le Nobel de physique


Les travaux de Gérard Mourou et Donna Strickland ont permis d'opérer des millions de personnes dans le monde souffrant de myopie ou de cataracte. (photo AFP)

Le prix Nobel de physique a été attribué mardi à trois chercheurs, dont la Canadienne Donna Strickland, pour leurs recherches sur les lasers qui ont permis de développer des outils de haute précision utilisés dans l’industrie et la médecine.

Le prix récompense pour moitié l’Américain Arthur Ashkin, 96 ans, et pour l’autre moitié Gérard Mourou, 74 ans, et la Canadienne Donna Strickland, 59 ans. Leurs découvertes ont « révolutionné la physique des lasers » et à la conception « d’instruments de précision avancée qui ouvrent des champs inexplorés de recherche et une multitude d’applications industrielles et médicales », a indiqué l’Académie royale des sciences à Stockholm.

Arthur Ashkin, désormais le lauréat Nobel le plus âgé toutes catégories confondues, a mis au point la « pince optique » qui permet de manipuler des organismes extrêmement petits comme les cellules, les particules et les virus.

Grâce à eux, on opère la cataracte

Gérard Mourou, polytechnicien, et son étudiante Donna Strickland ont inventé la technique d’amplification des lasers, appelée « Chirped Pulse Amplification (CPA) », qui génère des impulsions ultracourtes et de très haute puissance. Outre leur contribution à la physique du vide ou des trous noirs, les travaux des deux scientifiques ont permis d’opérer des millions de personnes dans le monde souffrant de myopie ou de cataracte.

Peu après l’annonce, Donna Strickland, professeure à l’Université de Rochester aux États-Unis, s’est dite honorée par le Nobel de physique, que seules deux femmes ont reçu avant elle depuis sa création en 1901. « Je pensais qu’il aurait été plus facile d’honorer les femmes physiciennes, nous en sommes là aujourd’hui et j’espère qu’avec le temps, les choses iront plus vite », a-t-elle réagi.

Avant elle, seules Marie Curie – qui reçut aussi le Nobel de chimie en 1911 -, récompensée en 1903 avec son mari Pierre, et Maria Goeppert Mayer en 1963 ont été décorées par l’académie.

La médecine a ouvert le bal des Nobel 2018 lundi avec le sacre d’un duo de chercheurs nippo-américain, James P. Allison et Tasuku Honjo, récompensés pour leurs travaux sur la capacité du corps à se défendre contre les cancers virulents comme le cancer du poumon et le mélanome. Suivront la chimie mercredi et l’économie lundi 8 octobre. Le lauréat du Nobel de la paix sera dévoilé vendredi à Oslo.

LQ/AFP