La présentation de la nouvelle saison du Théâtre ouvert Luxembourg a donné lieu, jeudi matin, à une inattendue passe d’armes entre le vice-président de la Theater Federatioun, Nicolas Steil, et le secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt.
Si Nicolas Steil rappelle la revendication des trois petits théâtres (TOL, Centaure et Kasemattentheater) sur l’obtention d’un budget pour l’embauche d’un responsable administratif, il insiste surtout sur le volet «juridique et fiscal».
Les petits théâtres étant des ASBL, ils ne peuvent récupérer la TVA comme les entreprises. De leur côté, les artistes, en tant qu’indépendants, doivent payer eux-mêmes les charges patronales sur leur cachet. Pour la directrice artistique du TOL, Véronique Fauconnet, «c’est pénalisant pour nos intermittents» dans la mesure «où un intermittent du spectacle français coûte 17% de moins qu’un intermittent luxembourgeois».
Que fait Xavier Bettel ?
«Je sais, répond Guy Arendt du tac au tac. C’est un vrai problème. Je conçois cette problématique fiscale. Au ministère de la Culture, nous sommes prêts à trouver une solution, mais la solution doit venir du ministère des Finances. Nous l’avons interpellé, avec des rappels réguliers, et ils y travaillent depuis plus d’un an.»
Ce à quoi Nicolas Steil répond : «Ça dépend quand même du Premier ministre !», manière détournée de rappeler que Xavier Bettel est également ministre de la Culture. «Pas forcément, note de son côté Guy Arendt, j’étais avec lui dans les bilatérales pour négocier et pousser, et franchement, nous avons été déçus, après, quand nous avons vu le résultat pour la culture. Ce n’est pas forcément le Premier ministre qui peut forcer en ce sens.» Le budget de la Culture représentant moins de 1% du budget de l’État. «C’est terrifiant de constater qu’un Premier ministre également ministre de la Culture est assujetti à la bonne volonté des finances», conclut le vice-président de la Theater Federatioun.
La discussion, bien entamée, devrait se poursuivre samedi, de 16h à 17h30 au Cercle Cité à Luxembourg, lors de la table ronde de la Theater Federatioun.
Pablo Chimienti