Un couple de Belges d’origine iranienne a été arrêté samedi à Bruxelles pour avoir planifié un attentat à l’explosif le même jour contre un rassemblement de l’opposition iranienne en France, et inculpé, a annoncé lundi le parquet fédéral spécialisé dans les affaires de terrorisme.
Le couple a été interpellé dans une commune de Bruxelles en possession de 500 grammes d’explosif dans sa voiture. Il est soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat à la bombe samedi à Villepinte, près de Paris, lors d’un rassemblement organisé par les Moudjahidine du Peuple Iranien (MEK), a précisé le parquet dans un communiqué. Tous deux ont été inculpés lundi de « tentative d’attentat terroriste et de préparation d’une infraction terroriste ». Un diplomate iranien, contact du couple, a été interpellé en Allemagne et une autre de leurs relations a été arrêtée en France, a annoncé le parquet. Des perquisitions ont par ailleurs été menées dans cinq localités en Belgique. Aucune information n’a été communiquée sur leurs résultats.
Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), entité proche des Moudjahidine du peuple, ont accusé lundi le régime de Téhéran d’avoir fomenté le projet d’attentat déjoué et appelle également à la « fermeture » des représentations diplomatiques iraniennes en Europe, « centres d’espionnage » et « foyers pour des préparatifs terroristes ».
Du TATP découvert
« L’attentat terroriste a pu être déjoué grâce à une collaboration entre la sûreté de l’État belge et les autorités judiciaires françaises et allemandes », a affirmé le parquet. Amir S., 38 ans, et son épouse Nasimeh N., 33 ans, ont été interceptés samedi à bord de leur véhicule Mercedes dans lequel les policiers ont découvert « environ 500 grammes de TATP » (Trirpéroxyde de triacétone), explosif utilisé dans les attentats commis à Paris le 13 novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016 notamment. S’y trouvait également « un mécanisme de mise à feu dissimulé dans une trousse de toilette », précise le communiqué. Les services de déminage ont été appelés pour faire sauter l’explosif de manière contrôlée. Leur cible était une conférence organisée par les Moudjahidine du Peuple Iranien, un parti d’opposition iranien fondé en 1965 et interdit par les autorités iraniennes depuis 1981, à laquelle ont assisté près de 25 000 personnes samedi, a précisé le parquet.
Le ministre Belge de l’Intérieur Jan Jambon a indiqué sur Twitter qu’il n’a à aucun moment été question de projets d’attentats en Belgique. L’OCAM, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace en Belgique, a maintenu inchangé le niveau de la menace, a-t-il précisé.
Le Quotidien/ AFP