[Concours Gëlle Krëmmchen] Le Rivaner, « un vin de plaisir »

Les Gëlle Krëmmchen (Serpettes d’or en français) ont été remises vendredi soir aux huit meilleurs rivaners du pays. À lui seul, Marc Desom en a remporté trois!

Le rivaner semble perdre irrémédiablement de la vitesse au Luxembourg, le pays qui lui a pourtant donné son nom ! Une injustice que le concours organisé par la Confrérie Saint-Cunibert tente de combattre. Mais le crédit est à remettre aux vignerons qui travaillent avec passion un cépage qui mérite bien mieux que son image.

Avec trois Serpettes d’or sur les huit distribuées, vous avez fait le plein!
Marc Desom : Oui, je suis content : ça doit vouloir dire que je fais du bon rivaner!
Que représente ce cépage pour vous?
Je suis d’avis qu’il faut le promouvoir : il est très intéressant. Au moins autant que le sauvignon blanc qui a beaucoup de succès à l’international, par exemple. Le rivaner est un cépage local et il faut inciter les gens à le découvrir.

Qu’appréciez-vous dans un rivaner?
C’est un cépage facile à boire, un vin de plaisir avec une aromatique qui peut être très complexe lorsqu’il est bien fait. Il faut le boire jeune, dans les trois ans, pour profiter de son fruité qu’il perdrait ensuite. En terrasse, il est parfait. Ce n’est pas un vin de garde, pas un vin très puissant et je crois qu’il ne faut pas essayer de le vinifier pour tenter de lui donner ces caractéristiques. Il faudrait réduire énormément les rendements pour le rendre plus concentré et ce serait dommage : ses qualités sont ailleurs.

L’aromatique peut être très complexe lorsqu’il est bien fait »

De manière générale, le rivaner ne se porte pas très bien au Luxembourg. Il est de plus en plus délaissé par les consommateurs. Comment le considérez-vous par rapport aux autres cépages?
Chez moi, il se vend bien. Dans les supermarchés Cactus, c’est même une des plus fortes ventes de la maison. Je pense qu’une des raisons de la baisse générale des ventes, c’est la méconnaissance qu’ont les consommateurs de ce cépage. Les personnes qui ne sont pas au Luxembourg ne le connaissent pas, son nom est un peu bizarre… C’est la raison pour laquelle il faut faire des efforts pour le rendre plus populaire.
Les rivaners sont pratiquement toujours classés en Côtes ou au Côteaux, quasiment jamais en lieu-dit. Pourquoi?
C’est le cas chez moi, effectivement. Mon rivaner est planté dans différentes vignes réparties dans tout le canton de Remich. Faire du parcellaire, ça n’aurait pas vraiment de sens puisque l’idée n’est pas de produire des petites cuvées. Ceci dit, certaines d’entre elles sont âgées de plus de 40 ans et sont très belles. Elles produisent toujours de très beaux raisins!
Justement, continuez-vous à en planter ou préférez-vous miser sur des cépages mieux valorisés, comme le riesling ou les pinots par exemple?
C’est vrai que j’ai pas mal de vieilles vignes de rivaner et qu’il va falloir penser à les arracher. Mais je sais déjà que je les remplacerai pas d’autres rivaners.

Entretien avec Erwan Nonet

La photo de l’ensemble des lauréats (Photo Julien Garroy).

Les lauréats :

• Domaine Cep d’or (Hëttermillen), Rivaner Côtes de Stadtbredimus 2017.
• Caves Bernard-Massard (Grevenmacher), Rivaner 2017.
• Domaines Vinsmoselle (Caves de Grevenmacher), Côtes de Grevenmacher Premier Cru 2017.
• Domaine Schumacher-Knepper (Wintrange), Rivaner Premier Cru 2017.
• Caves St Remy Desom (Remich), Côtes de Remich Premier Cru 2017 (n° 2029).
• Caves St Remy Desom (Remich), Côtes de Remich Premier Cru 2017 (n° 2028).
• Caves St Remy Desom (Remich), Côtes de Remich 2017 (n° 2029).
• Domaine Mme Aly Duhr (Ahn), Riesling Sélection 2017.

Prix de la presse
• Domaine Pundel-Hoffeld (Wormeldange), Rivaner Côtes de Machtum Premier Cru 2016.