Tour du Luxembourg : il n’y a plus de petites courses…

Victime d’une forte concurrence, le Skoda tour du Luxembourg, qui s’élance ce mercredi soir à 19 heures en Ville, doit se contenter d’un plateau sans équipe de première division. Même la cérémonie d’ovation pour Bob Jungels a été annulée… Les temps sont durs et les organisateurs songent à rebondir au-delà de 2019.  Mais la course sera sans doute très animée.

Comme si cela ne suffisait pas, le triple champion du monde de cyclo-cross, Wout Van Aert, en a rajouté une grosse couche sur son compte Twitter. Alors qu’il était annoncé depuis quelques semaines par son équipe Vérandas Willems–Crelan sur le Tour de Luxembourg, le coureur flamand, qui s’alignera samedi dans une épreuve belge (Flèche de Heist) de catégorie 1.1, a signifié qu’il avait «de meilleures choses à faire» que de disputer le Tour de Luxembourg… Légitimement présenté comme la tête d’affiche d’une épreuve qui est fort injustement dépourvue, pour la première fois de son existence, de formations professionnels de premier plan, les organisateurs apprécieront cette assertion bien maladroite.

Calendrier international devenu assassin
L’année prochaine, le Skoda Tour de Luxembourg restera encore prisonnier d’un calendrier international devenu assassin avec l’émergence de nouvelles épreuves pour le moins baroques. On songe aux fameuses Hammer Series (auxquelles Laurent Didier, qui vient de finir le Giro, va d’ailleurs participer ce week-end puisqu’il y est inscrit avec son équipe Trek-Segafredo), pour lesquelles personne «ne comprend où ils veulent en venir», dixit Andy Schleck, le président de la course (Le Quotidien du 19 mai).
Et à d’autres nouvelles courses. Dans cette jungle sans foi ni loi, survivre est un exploit dont peut déjà se targuer le Skoda Tour de Luxembourg. Mais le mieux serait quand même de trouver un autre créneau, ce à quoi ne manquent pas de réfléchir les organisateurs.
Mais la course, à compter de ce mercredi soir, aura bel et bien lieu. «Le fait que les équipes du World Tour ne sont pas au Tour de Luxembourg ne change pas beaucoup le niveau de la course, car ce sont le plus souvent les équipes continentales professionnelles qui font le spectacle et qui se jouent la victoire ici. Il faudra, comme d’habitude, être attentif à chaque instant», précise ainsi Alex Kirsch, le coureur de Veranclassic qui sera fatalement attendu au tournant sur ses terres.

Damien Gaudin de retour
Même sans têtes d’affiche, c’est vrai que les postulants grouillent de partout. Sprinteurs, puncheurs et grimpeurs se feront la peau sur les cinq jours de course. Des places sont à prendre. C’est entendu, il n’y a plus de petites victoires, comme il n’y a plus de petites courses, et bien sûr plus de petites équipes, pour singer qui vous savez.
Bien délicat dans ce contexte de prédire qui aura le dernier mot, mais à l’évidence, les équipes françaises Direct Énergie (Gaudin, Chavanel, Hivert) et Cofidis (Laporte, Claeys, Perez) et les formations belges Veranclassic (Kirsch, Jules) et Wanty (Pasqualon, Offredo, Meurisse) composeront avec les Néerlandais de Roompot (Weening, Ligthart) et surtout les Basques d’Euskadi (Prades).
Quant aux jeunes Luxembourgeois issus des équipes Leopard (Centrone, Kockelmann, Thill) et Differdange-Losch (Leyder, Pons), on devrait les retrouver sur le front de l’attaque. C’est vraiment bien le moment de se montrer. Comme la nature, le cyclisme a horreur du vide! Quant au parcours, il promet des fins d’étape haletantes avec les arrivées au sommet à Schifflange et à Differdange où le col de l’Europe devrait servir de juge de paix de cette édition. À moins que tout ne se joue dimanche sur le Pabeierbierg. Le prologue du soir pourrait bien de nouveau revenir à Damien Gaudin, déjà lauréat l’an passé. Et il y aura pas mal de prétendants, parmi les sprinteurs, jeudi à Hesperange pour la traditionnelle arrivée groupée. Mais en attendant, place au prologue.

Denis Bastien