Dans le cadre d’un mouvement national, deux syndicats de la SNCF confirment une grève d’ampleur, ce jeudi. Puis il y aura deux mois très costauds pour les frontaliers, d’avril à juin.
Sur la ligne Metz-Thionville-Luxembourg, un train régional sur deux devrait tout de même rouler jeudi. En plus d’un «service normal» annoncé sur les TGV. Tout en sachant que les frontaliers détenteurs d’un abonnement n’ont a priori pas le droit d’emprunter le TGV. Sur la ligne Longwy-Rodange, aucun train ne circulera. Un service par autocar est annoncé.
Pour les usagers du TER Metz-Luxembourg (10 000 voyageurs par jour), c’est une énième mauvaise nouvelle. Henry Delescaut, président de l’Association des voyageurs AVTERM, explique : «Cette journée de grève nationale n’est que le prémisse de ce qui nous attend au mois d’avril, avec les grèves spécifiquement SNCF. Les syndicats ont annoncé deux jours de grève par semaine jusque fin juin, pour protester contre la réforme de la SNCF. Ce seront deux jours de grèves « flottants »… il n’y aura aucune possibilité d’anticipation.» Henry Delescaut précise : « deux jours flottants, ça veut dire 3,5 jours en réalité : une grève commence la veille à 18 heures. Et il faut 24 heures pour retrouver des conditions de trafic normales.»
D’avril à juin : les deux mois de tous les dangers
Sur le fond, Henry Delescaut comprend «à titre personnel» les revendications des cheminots. «J’ai été militaire 25 ans, j’ai pris chaque réforme en pleine tronche et je n’ai jamais pu l’ouvrir car j’étais militaire. Toutes les réformes ne sont pas bonnes. J’estime que celle qui se prépare pour la SNCF est basée sur un rapport bâclé, et qu’elle va amener la fermeture de nombreuses petites lignes.» Ce qui n’est pas le cas de la ligne Metz-Thionville, que l’on se rassure. «Oui mais tout cela pour dire que l’usager peut comprendre un mouvement de grève. Ce qui ne va pas, dans notre cas de figure, c’est que la grève annoncée à partir d’avril va braquer les usagers contre les grévistes. Inévitablement! Il y a un ras-le-bol très puissant chez les frontaliers : deux mois de grèves, on n’a jamais connu encore. Ça va être une pagaille jamais vue. Je ne sais pas comment la situation va se débloquer.»
Hubert Gamelon.