Enfin du débat à la Chambre

Le métier de chroniqueur politique à la Chambre n’était pas très plaisant cette dernière décennie. Avec une coalition CSV-LSAP disposant d’une majorité assez écrasante, l’opposition avait en effet très peu voix au chapitre entre 2009 et 2013. Et les députés des deux partis ayant formé cette coalition se sont (trop) souvent contentés de livrer le minimum syndical en termes de débat au Parlement. Les redites étaient légion, les séances publiques, ennuyeuses. Il a fallu attendre le déclenchement du triptyque d’affaires politiques (Wickrange-Livange, Bommeleeër et affaire du SREL) pour voir le Parlement s’animer. Avec à la clé un Jean-Claude Juncker déboulonné après 18 ans au pouvoir.

L’avènement de la nouvelle coalition inédite, formée par la jeune garde du DP (Xavier Bettel), du LSAP (Étienne Schneider) et de déi gréng (Félix Braz) fin 2013, a imprimé un autre rythme aux députés. Si le CSV (21 sièges) peine jusqu’à aujourd’hui de basculer plus lourdement la courte majorité de 32 députés, les trois députés de l’ADR et surtout les deux élus de déi Lénk apportent clairement un plus à des débats qui par moments restent encore trop monotones.

Mais les choses évoluent et, à moins d’un an des prochaines législatives, les positions des six partis représentés à la Chambre se clarifient. Chacun est occupé à renforcer son profil. Des piques sont lancées, même à l’intérieur de la coalition gouvernementale, sans que cela n’empêche les trois partis du gouvernement de terminer le boulot.

On avait déjà évoqué dans nos colonnes le fait que le temps des moissons arrivait pour la coalition tricolore. Et cela se confirme. Un concept de plus en plus clair en matière de mobilité, des réformes sociales et familiales qui apportent un réel bénéfice, des efforts importants s’agissant du logement… La liste ne cesse de s’allonger et le bilan qu’auront à défendre le DP, le LSAP et déi gréng en 2018 sera bien plus positif que ne veut l’avouer le CSV de Claude Wiseler, pourtant promis à une victoire facile. La tendance pourrait être en train de s’inverser. Rendez-vous le 18 octobre pour le verdict final.

David Marques