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L’Angola, pays pétrolier plongé dans une sévère crise économique


En dépit de la construction de routes ou d'hôpitaux, la croissance de l'Angola n'a que peu profité à la population, l'une des plus pauvres du monde. (illustration AFP)

L’Angola, qui vote mercredi pour des élections générales, est un pays riche d’immenses réserves pétrolières, mais peine encore à en faire profiter sa population qui reste parmi la plus pauvre au monde.

Le pays a connu près de trois décennies de guerre civile (1975-2002, 500 000 morts). Il est dirigé depuis 1979 par José Eduardo dos Santos, qui doit passer la main après les élections du 23 août auxquelles il ne se présente pas. L’Angola est avec le Nigeria l’un des deux principaux pays producteurs de pétrole d’Afrique subsaharienne et tire la majorité de ses ressources de l’exploitation des hydrocarbures. Grâce à son or noir, le pays a lancé une vaste politique de reconstruction des infrastructures. Le boom pétrolier a fait de Luanda l’une des capitales les plus chères de la planète.

Mais en dépit de la construction de routes ou d’hôpitaux, sa croissance n’a que peu profité à la population, l’une des plus pauvres du monde. La chute des cours du brut en 2014 a plongé le pays dans une sévère crise économique. Selon la Banque mondiale, le PNB (Produit national brut) par habitant s’élevait à 3 440 dollars en 2016. L’Angola est classé 164e sur 176 pays au dernier classement de l’ONG Transparency International sur la corruption.

L’État et l’économie en coupe réglée

Ancienne colonie portugaise, l’Angola accède à l’indépendance en 1975 après une guerre de libération engagée en 1961. Une guerre civile oppose déjà trois mouvements de guérilla, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA, pro-soviétique) du président Agostinho Neto, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) et le Front national de libération de l’Angola (FNLA), pro-occidentaux. Interrompue en 1991 par le Traité de Bicesse (Portugal), la guerre reprend fin 1992. En 1994, des accords de paix sont signés à Lusaka (Zambie), mais la guerre se poursuit. En 2002, après la mort du chef historique de l’Unita, Jonas Savimbi, l’armée et l’Unita signent un accord de cessez-le-feu.

Arrivé au pouvoir à la mort du président Neto, en 1979, José Eduardo dos Santos règne depuis sans partage sur l’Angola, dont il contrôle toutes les institutions. Son parti, le MPLA, dispose d’une majorité absolue de députés. Et les manifestations sont souvent interdites et réprimées par la police, le plus souvent dans la violence. Le président dos Santos est critiqué par ses adversaires pour avoir mis l’État et l’économie en coupe réglée, notamment en offrant à sa famille et à ses proches la direction de nombreuses entreprises. En 2013, il a fait nommer son fils José Filomeno à la tête du fonds souverain du pays. Et en 2016, sa fille aînée, Isabel, considérée comme la femme la plus riche d’Afrique par le magazine Forbes, a été nommée à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol, avant de s’emparer un an plus tard de la principale banque du pays, la BFA (Banco de Fomento Angola).

Sur la côte atlantique de l’Afrique, l’Angola (25 millions d’habitants) est limitrophe du Congo, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Zambie et de la Namibie. L’enclave de Cabinda, coincée entre les deux Congo, produit 60% du pétrole de l’Angola. Elle est minée par des revendications séparatistes depuis son intégration par l’Angola au moment de l’indépendance.

Le Quotidien/AFP