[Communales] Les pirates à l’assaut du Knuedler

Pour sa première participation à des élections communales, le Parti pirate, qui a ficelé sa liste électorale pour Luxembourg, entend bien remporter un siège au conseil de la Ville, afin de rajeunir les débats.

Notoirement connu pour ne pas avoir sa langue dans la poche, Sven Clement a rassemblé tout son équipage pour faire de la capitale sa principale cible. S’il ne prétend en aucun cas lorgner le poste de l’indéboulonnable bourgmestre sortante, Lydie Polfer, ni s’attaquer directement au bastion du parti présidé par la ministre Cahen, il vise certainement un siège au sein du conseil communal. Il s’en est d’ailleurs fait une priorité, avant les législatives de 2018. Ses motivations ? Proposer de nouvelles idées, davantage dans l’air du temps, selon lui. «Le Parti démocratique (DP) est au pouvoir dans la capitale, sans interruption, depuis 1970», rappelle-t-il.

Avant, pour lui, de lancer un appel au changement, bien qu’il salue le boulot accompli par les «Bleus» depuis 1970, «qui a permis l’essor de la Ville au rang de capitale européenne». Ceci dit, Sven Clement estime qu’il faut désormais tourner la page DP car il déplore «le manque de vision du collège échevinal actuellement en place».

Pour mettre ses plans à exécution il vise à intégrer le conseil communal, afin de «proposer une opposition plus libérale que déi Lénk». Et en tant que tête de liste fraîchement désignée par ses pairs, Sven Clement est évidemment en première ligne, en vue d’une hypothétique élection.

«Protéger les petits et moyens commerces»

Une potentielle élection que le président des pirates estime «réaliste, vu les scores obtenus par (son) parti lors des dernières législatives et européennes dans la circonscription Centre».

Concrètement, Sven Clement et ses 26 acolytes colistiers se montrent confiants et ce, pour différentes raisons. Ils jugent que leur liste est relativement jeune et largement éclectique, les candidats pirates venant d’horizons très différents, au contraire des partis traditionnels, dixit Sven Clement. «Nous n’avons ni avocats ni de grands entrepreneurs au sein de nos rangs», aime-t-il à plaisanter. «Il est temps que le DP laisse sa place», juge encore Sven Clement.

L’un de ses chevaux de bataille sera de s’attaquer à la conception du centre-ville que se font, actuellement, les autorités en place. «Nous ne voulons pas d’une capitale qui serait un clone de villes comme Sarrebruck, Metz, Paris, Londres ou New York. Les pirates aspirent à protéger les petites et moyens commerces du centre-ville, afin que la capitale puisse garder un caractère typique, propre à elle-même», s’insurge-t-on du côté des pirates.

Dans ce sens, le parti entend se battre contre l’aseptisation de la capitale, due à la prolifération de grandes enseignes commerciales multinationales. Enfin, le parti promet une campagne dont seul lui a le secret, c’est-à-dire une campagne qui se démarque de celles des partis établis. Avis aux curieux et aux potentiels électeurs, dès le 4 septembre, à l’occasion de la braderie.

Claude Damiani