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Le Venezuela pleure 100 morts depuis le début des manifestations de l’opposition


L'opposition manifeste quasi-quotidiennement dans les rues du pays depuis trois mois et demi pour dénoncer la gestion de Nicolas Maduro. (illustration AFP)

La vague de protestations violentes contre le président vénézuélien Nicolas Maduro a fait 100 morts depuis début avril, a annoncé le parquet vendredi.

Le 100e mort est un jeune de 15 ans décédé jeudi aux cours d’une manifestation dans l’État de Zulia, durant la grève générale de 24 heures à l’appel de l’opposition. L’opposition manifeste quasi-quotidiennement dans les rues du pays depuis trois mois et demi pour dénoncer la gestion de Nicolas Maduro, qu’elle juge désastreuse, et réclamer une élection présidentielle anticipée. Les manifestations ont souvent été émaillées de confrontations entre protestataires et forces de l’ordre. L’appel à la grève générale a été lancé par l’opposition pour dénoncer le projet du chef de l’État de convoquer une Assemblée constituante.

Avec des barricades, des commerces fermés et les transports à l’arrêt, le Venezuela a été en partie paralysé jeudi par cette grève. Lors de nombreux incidents, policiers et militaires ont lancé des grenades lacrymogènes et tiré du plomb de chasse pour disperser des manifestants qui barraient les rues en élevant des barricades. Les blocages de rues se sont poursuivis dans la soirée de jeudi et la grève générale a pris fin vendredi matin.

Les antichavistes – du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à sa mort en 2013, dont Nicolas Maduro est l’héritier – sont catégoriquement opposés à la désignation d’une Assemblée constituante. Elle permettra selon eux de contourner le Parlement, où ils sont majoritaires depuis les élections de décembre 2015. Le 30 juillet, les 545 membres de l’Assemblée constituante doivent être élus avec pour mission de réécrire la Constitution. Pour le gouvernement, cette future assemblée sera un « super pouvoir » qui pourra dissoudre le Parlement et dont la durée du mandat n’est pas définie.

Estimant le mode de désignation des candidats à l’assemblée constituante verrouillé et trop favorable au chavisme, l’opposition a choisi de boycotter le processus électoral. 70% des Vénézuéliens rejettent l’Assemblée constituante, selon l’institut Datanalisis. Un rejet confirmé par le vote massif de 7,6 millions de personnes à la consultation symbolique organisée par l’opposition dimanche.

Le Quotidien/AFP