L’ancienne star du football américain O.J. Simpson a passé près de neuf ans derrière les barreaux. Pas pour les meurtres de son ex-femme et de son ami en 1994, dont il a été acquitté de manière retentissante, mais pour un vol à main armée en 2007.
Il pourrait bientôt être remis en liberté. C’est tout l’objet de l’audience jeudi de la Commission des libérations conditionnelles à Carson City, dans le Nevada (ouest). La décision pourrait être connue immédiatement, ou se faire attendre. Orenthal James Simpson, ex-star de la NFL et acteur aujourd’hui âgé de 70 ans, a été reconnu coupable de douze chefs d’accusation dont vol à main armée, agression, enlèvement. Il a été condamné en octobre 2008 à une peine de neuf à 33 ans de prison.
Il s’était rendu en septembre 2007 en compagnie de cinq complices –dont deux étaient armés– dans un hôtel-casino de Las Vegas pour dérober des souvenirs sportifs. Il a affirmé qu’il essayait simplement de récupérer ces objets qui lui avaient été volés par les deux vendeurs spécialisés dans ce type de marchandises qui ont été agressés par le groupe. Mais sa version n’a pas convaincu un jury de Las Vegas, qui l’a envoyé en prison.
En 2013, il a obtenu une liberté conditionnelle concernant certains volets de sa sentence. Si la Commission lui donnait satisfaction sur les condamnations restantes à l’issue de l’audience de jeudi, il pourrait sortir dès le 1er octobre. Un ancien procureur général du comté de Clark, dans le Nevada, David Roger, a estimé qu’O.J. Simpson allait probablement obtenir d’être remis en liberté.
«Le gars a passé beaucoup de temps pour une condamnation pour vol», a commenté celui qui a mené la charge contre M. Simpson devant le tribunal en 2008, dans un entretien au New York Post. «En partant du principe qu’il s’est bien comporté, je pense que neuf ans c’est un séjour plutôt correct pour ces chefs d’accusation».
Pas de traitement de faveur
Steve Wolfson, actuel procureur général du comté de Clark, a déclaré qu’il pensait que l’ancien joueur faisait «un excellent candidat pour une libération conditionnelle». «Le fait qu’il soit une célébrité aura très peu d’importance (pendant l’audience), si même ça en a une quelconque», a-t-il souligné. «Il ne va pas bénéficier d’un traitement de faveur de la part des membres de la Commission».
O.J. Simpson n’assistera pas physiquement à l’audience, fixée à 10H00 locales. Il doit comparaître devant les quatre membres de la Commission par vidéoconférence depuis sa prison de Lovelock. Né à San Francisco le 9 juillet 1947, il est devenu célèbre dans les années 1970 grâce à ses performances au sein de l’équipe des Buffalo Bills. Séduisant, charismatique, il a conservé une popularité immense bien après sa retraite de la NFL en 1979, poursuivant notamment une carrière d’acteur.
Mais le 12 juin 1994, son ex-femme Nicole Brown –ils ont été mariés de 1985 à 1992– est découverte morte à Los Angeles dans une mare de sang, au côté de son ami Ronald Goldman, lui aussi sauvagement assassiné. Après une poursuite en voiture de plusieurs heures, suivie en direct par des millions de personnes grâce à des caméras de télévision filmant depuis des hélicoptères, il est arrêté par la police.
Au terme d’un procès à grand spectacle retransmis pendant neuf mois en direct à la télévision, un jury de Los Angeles l’acquitte. Cette décision provoque une vague d’indignation et d’incompréhension, avec des relents de racisme car l’ex-joueur est noir et les deux victimes étaient blanches. Son acquittement au pénal ne l’a pas empêché d’être reconnu responsable de leur mort lors d’un procès civil en 1997. Il a été condamné à payer plus de 33 millions de dollars à leurs familles, ce qu’il n’a jamais fait.
Si son emprisonnement l’a écarté du feu des projecteurs, la fascination qu’il suscitait reste bien vivace. La série de presque huit heures qui lui a été consacrée, «O.J.: Made in America», a reçu en février l’Oscar du meilleur documentaire. Et la chaîne sportive ESPN a prévu de retransmettre en direct l’audience de jeudi.
Le Quotidien/AFP