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Vers des législatives anticipées en Autriche


Le chef de l'exécutif considère que son partenaire de gouvernement "a mis fin de facto à la coalition" lorsqu'un de ses chefs de file a déclaré vouloir provoquer des élections anticipées. (photo AFP)

Le chancelier autrichien Christian Kern a indiqué dimanche s’attendre à des élections législatives anticipées après l’été compte tenu de la volonté du parti conservateur (ÖVP), qui gouverne avec les sociaux-démocrates (SPÖ), de mettre fin à la coalition au pouvoir depuis plusieurs années.

« Je pars du principe qu’il y aura avec certitude des élections à l’automne de cette année », a déclaré le chancelier social-démocrate sur la télévision publique ORF. Le chef de l’exécutif considère que son partenaire de gouvernement « a mis fin de facto à la coalition » lorsqu’un de ses chefs de file a déclaré vouloir provoquer des élections anticipées. « Ils ont clairement signifié qu’ils ne voulaient plus (faire partie de la coalition, NDLR) », a-t-il ajouté.

Moins d’un an après une présidentielle à suspense, un scrutin législatif braquerait de nouveau l’attention vers la petite République alpine en raison du poids de l’extrême droite dans les intentions de vote, sur fond de montée des populismes en Europe. La mandature du Parlement actuel court jusqu’à l’automne 2018 mais les spéculations sur un scrutin anticipé vont bon train depuis plusieurs mois dans un contexte de paralysie croissante de l’action gouvernementale, émaillée de différends politiques et de querelles de personnes. Le calendrier s’est accéléré avec la démission surprise, mercredi, du vice-chancelier et chef de l’ÖVP depuis 2014, Reinhold Mitterlehner, usé par les luttes de pouvoir au sein de la coalition et de sa formation.

Le parti se réunit dimanche à Vienne et devrait placer à sa tête le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz, star de la politique nationale à tout juste 30 ans. Or le ministre avait fait savoir dès vendredi que s’il prenait la tête de son camp, il abrègerait l’agonie de la coalition gouvernementale en demandant au Parlement de voter en faveur d’élections anticipées. Les conservateurs devraient trouver une majorité de députés pour voter cette proposition. Sociaux-démocrates et extrême droite sont donnés au coude à coude dans les intentions de vote, devançant significativement le parti conservateur qui compte sur le populaire ministre des Affaires étrangères pour séduire l’électorat.

Illustration du désaveu des formations traditionnelles dans une grande partie de l’Europe, SPÖ et ÖVP avaient été éliminés dès le premier tour de la présidentielle en 2016 au profit des candidats vert, Alexander Van der Bellen, et de l’extrême droite, Norbert Hofer, finalement battu.

Le Quotidien/AFP