Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Carnaval vénitien de Longwy a lieu cette année les 1er et 2 avril. Depuis le mois de septembre (parfois bien avant), les petites mains de l’association la Longovénitenne préparent leurs costumes. Elles se donnent rendez-vous chaque mercredi, à Gouraincourt.
Déjà neuf ans que cette incongruité perdure dans le Pays-Haut : un carnaval vénitien… à Longwy. Il faut reconnaître que la formule a fait ses preuves. L’an passé, 200 personnes s’étaient costumées. Or ce qui attire les visiteurs, c’est avant tout la richesse des accoutrements des carnavaliers.
L’association La Longovénitienne, qui fête ses trois ans cette année, peut se targuer d’y être « un peu » pour quelque chose… Elle est le fer de lance de la communication autour de l’événement. Ses membres écument les cavalcades du secteur – dernièrement à Esch-sur-Alzette et à Differdange – pour y distribuer des prospectus. Le reste du temps est consacré à la couture. « Tous les mercredis, nous nous retrouvons pour peaufiner nos costumes », explique la présidente Véronique Peixoto. Le rendez-vous est donné à l’ancienne école maternelle Fernand-Léger de Gouraincourt.
« Nous sommes 31 à défiler lors du Carnaval et une quinzaine à travailler sur les costumes », chiffre-t-elle encore. Certaines sont encore débutantes – c’est le cas de Viviane, de son propre aveu –, mais les autres sont là pour la guider.
« Ce qui est intéressant, c’est qu’il existe différents styles au sein de l’association, fait remarquer Anna. On part toujours sur une base historique, mais certaines préfèrent le très classique, comme Nadine (qui travaille sur un costume très Louis-XIV évoquant le soleil, NDLR), quand d’autres – comme moi ou Nacera – recherchent du plus moderne avec un esprit davantage proche du steampunk (rétro futuriste, NDLR). »
45 costumes en réserve
Elles partent avec des idées, souvent un peu floues : parfois une couleur, comme Viviane, qui voulait une robe bleue, parfois un tissu. C’est le cas de Véronique, qui a eu un coup de cœur pour un taffetas rouge sombre. Après, elles composent avec des patrons dénichés dans des livres ou sur internet.
« Quelquefois, c’est compliqué de trouver un bon tissu, un galon, un accessoire, confie Anna. À Longwy, il n’y a que deux merceries… dont une qui n’ouvre qu’occasionnellement. Alors on commande. Ou on compte sur les Puces de carnaval, organisées en novembre. À cette occasion, certaines vendent même leurs anciens costumes. Violaine, qui fait partie de l’association, avait fini par en cumuler 45 chez elle ! Elle en a vendu une dizaine. »
Une surprise pour le Tour de France
À cause de la difficulté d’approvisionnement de la matière première, le travail commence très tôt. Dès septembre. Là, a priori, il est quasiment fini.
« Mais non ! Il manque les accessoires !, corrige Anna, qui sort un masque blanc tout simple. On achète la base et après, il faut entièrement le customiser en fonction du costume. Et par-dessus, on place le chapeau, qui lui aussi est décoré. On peut ajouter tout un tas d’autres choses : moi, j’attends un trident. Mon tissu rappelle des écailles de poissons, alors je travaille sur un thème un peu marin. »
Il n’est donc pas encore temps de lever le pied. D’autant plus que la municipalité semble leur avoir refilé une nouvelle tâche dans la dernière ligne droite. « Oui, on doit réfléchir à un costume sur le Tour de France. On partirait sur un tissu jaune, forcément… » Anna hésite, jette un coup d’œil un peu inquiet à Véronique et finit par s’exclamer : « Mais… je croyais que c’était une surprise ! »
D’un commun accord, les membres de la Longovénitienne préfèrent finalement préserver le suspense.
Pour découvrir ce costume inédit (et tous les autres), il faudra donc attendre le 1er et le 2 avril.
Pour en savoir plus : www.mairie-longwy.fr. Et pour rejoindre les artistes de l’association : lalogovenitienne@gmail.com, 06 95 82 75 46 ou 06 24 55 86 58.
