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Emploi de ses filles à l’Assemblée : le ministre français Bruno Le Roux démissionne


Titulaire du poste depuis le 6 décembre 2016, Bruno Le Roux a été emporté en moins d'une journée par la tempête après les révélations faites lundi soir dans "Quotidien", émission diffusée TMC. (photo AFP)

Moins de 24 heures après les révélations sur les CDD de ses deux filles employées comme collaboratrices parlementaires, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, visé par une enquête, a démissionné mardi, aussitôt remplacé par Matthias Fekl.

A un mois d’une présidentielle déjà marquée par les soubresauts de l’affaire Fillon, ce ministère stratégique – face à la menace jihadiste comme pour l’organisation du scrutin – revient au secrétaire d’État au Commerce extérieur, Matthias Fekl, un soutien du candidat socialiste Benoît Hamon.

Titulaire du poste depuis le 6 décembre 2016, Bruno Le Roux a été emporté en moins d’une journée par la tempête après les révélations faites lundi soir dans Quotidien, émission diffusée TMC : l’ex-ministre, à l’époque député, a employé ses filles, alors qu’elles étaient lycéennes puis étudiantes, en cumulant respectivement 14 et 10 CDD entre 2009 et 2016, pour un montant total de quelque 55 000 euros. Elles n’avaient, lors des premiers contrats, que 15-16 ans. Certains CDD ont pu avoir lieu en même temps que des stages en entreprise ou sur le temps universitaire, à l’été 2013 pour l’une des filles, 20 jours en mai 2015 pour l’autre, selon l’émission de Yann Barthès.

Plus tôt mardi, le parquet national financier (PNF) avait annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire, confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

Sous le mandat de François Hollande, Bruno Le Roux est le cinquième ministre poussé à la démission, après Jérôme Cahuzac, Yamina Benguigui, Thomas Thévenoud et Kader Arif. « J’affirme mon honnêteté dans les rapports humains comme dans tous mes actes politiques », a lancé l’ex-ministre de l’Intérieur, visage fermé, dans une déclaration à la presse. « Ces contrats ponctuels et officiels, conformes aux règles juridiques des services de l’Assemblée nationale correspondaient tous bien sûr à des travaux effectivement réalisés », a-t-il assuré.

Dans l’après-midi, il avait été reçu à l’Élysée par François Hollande en compagnie de Bernard Cazeneuve. Mais, selon l’entourage de François Hollande, le président et le Premier ministre s’étaient fait leur « conviction » dès lundi soir sur une démission de Bruno Le Roux. Avant même l’annonce de l’ouverture de l’enquête du PNF, le Premier ministre avait adressé un message limpide. « Lorsqu’on est attaché à l’autorité de l’État, on est impeccable face aux institutions et aux règles qui les régissent », a glissé Bernard Cazeneuve, sans toutefois évoquer directement la polémique.

Le Quotidien/AFP