Au Grand-Duché, dans l’attente des effets de l’Autofestival, le secteur automobile peine à confirmer sa performance de janvier.
Le marché de l’automobile luxembourgeois avait bien commencé l’année avec un mois de janvier exceptionnel, au niveau de ses immatriculations, laissant entrevoir de bonnes perspectives pour 2017. Mais des interrogations viennent de survenir après la lecture des chiffres du mois de février en recul.
Après avoir enregistré le meilleur mois de janvier depuis dix ans, avec 4 108 nouvelles immatriculations, soit une hausse d’un peu plus de 18 % par rapport au même mois en 2016, le secteur automobile a connu, avec 4 016 nouvelles immatriculations, un mois de février en net recul de 9,7 % par rapport à février 2016 (4 448). C’est en outre la première fois depuis 1981 que le mois de février est en recul par rapport au mois de janvier, et ce même dans les plus mauvaises années.
Une baisse qui n’inquiète pas Alain Petry, conseiller CLC et membre exécutif de l’ADAL, qui considère « qu’il est bien trop tôt pour interpréter les chiffres actuels et en tirer des conclusions, d’autant plus qu’il faut s’attarder sur les chiffres marque par marque afin de vraiment analyser les raisons d’un recul ». Il est vrai que le mois de janvier a été exceptionnel avec plus de 4 016 nouvelles immatriculations. À titre comparatif, depuis 2007, la moyenne pour le mois de janvier est de 3 506 nouvelles immatriculations. Alain Petry explique que « ce chiffre est peut-être le fait d’un ou deux gros clients ayant immatriculé un grand nombre de véhicules en début d’année. Et puis, il faut dire également que beaucoup d’entreprises ont attendu l’entrée en vigueur de la réforme fiscale en janvier pour pouvoir profiter d’avantages fiscaux. »
Concernant le mois de février, là aussi, Alain Petry reste prudent : « Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette baisse, même si le mois de février reste satisfaisant en affichant plus de 4 000 nouvelles immatriculations : un mois de février plus court ou encore les vacances de carnaval. Mais là encore, il est trop tôt pour tirer des conclusions. Et par rapport au mois de février 2016, cela peut aussi s’expliquer par une augmentation tactique des immatriculations en février de l’année dernière, c’est-à-dire que les garagistes font immatriculer des véhicules avant de les vendre. »
Autofestival : de bons échos
L’optimisme reste pour le moment de mise. «En comparaison avec d’autres pays, nous avons un secteur automobile sain et relativement stable. Il ne faut pas s’attendre à une année 2017 exceptionnelle avec une hausse de 5 % à 10 %. On table plutôt sur une augmentation de l’ordre de 2 %» , souligne Alain Petry.
Le recul de février peut interpeller, d’autant plus que l’Autofestival a, selon les échos des professionnels, très bien fonctionné. Là encore, Alain Petry demande de la patience : « Les retombées de l’Autofestival ne se feront sentir que dans les mois à venir, et effectivement les retours des professionnels vont dans le bon sens. Par contre, il est vrai que les acheteurs ont été un peu désorientés pendant l’Autofestival par le flou régnant autour des moteurs diesels, notamment à cause de ce que l’on peut entendre de la part de certains députés européens parlant d’interdiction du diesel. » Il faut donc attendre encore quelques mois encore pour savoir si le secteur automobile luxembourgeois a trouvé sa vitesse de croisière en 2017.
Jeremy Zabatta