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Huit jours d’empierrement, nouveau défi d’un artiste français de l’extrême


"Il s'agit d'éprouver le temps du rocher", explique Abraham Poincheval, né en 1972, qui reconnaît la "dimension mystique" de ce type d'expérience. (photo AFP)

Un bloc de pierre de douze tonnes, une cavité en forme de silhouette humaine: c’est dans cet espace étroit que va se glisser mercredi à Paris un artiste français habitué des expériences extrêmes, pour huit jours d’ « empierrement ».

Claustrophobes s’abstenir ! A 14 h, devant le public et les médias, les deux moitiés du rocher installé au Centre d’art contemporain du Palais de Tokyo se refermeront sur le performeur Abraham Poincheval.

L’artiste a déjà passé une semaine sur une plate-forme à 20 m au dessus du sol, traversé les Alpes du Sud en poussant un cylindre qui était à la fois un abri et un appareil photo. Il a aussi vécu deux semaines à l’intérieur d’un ours naturalisé et remonté le Rhône à bord d’une bouteille géante de 6 m de long.

Son nouveau « refuge » a la forme, légèrement agrandie, de sa silhouette assise. Il n’est relié à l’extérieur que par un conduit de ventilation percé à travers la pierre et par un téléphone de secours. Un appareil transmettra son rythme cardiaque. Côté nourriture, un peu de viande séchée et des briques de liquide.

« Il s’agit d’éprouver le temps du rocher », explique Abraham Poincheval, né en 1972, qui reconnaît la « dimension mystique » de ce type d’expérience. Il s’est déjà enterré sous une pierre d’une tonne.

Plus que d’exploit, estime le président du Palais de Tokyo, Jean de Loisy, il faut parler d' »exploration intérieure », de « possibilité de vie dans d’autres règnes que le nôtre ».

Une fois sorti de son rocher, Abraham Poincheval entamera le 29 mars la couvaison d’une dizaines d’oeufs de poule, « son premier travail avec du vivant ». Vingt-six jours impassible sous un caparaçon en essayant de maintenir une température moyenne de 37 degrés, le tout filmé en vidéo 24h sur 24.

En espérant l’éclosion de quelques poussins – « ils iront chez mes parents » -, Poincheval pourra penser à son grand rêve : « marcher sur les nuages ». « Cela fait cinq ans que j’y travaille, dit-il, mais ce n’est pas encore au point ».

Le Quotidien / AFP