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Raymond Poulidor : « Bien sûr que j’ai envie que Mathieu l’emporte… »


(Photo : DR)

L’ancien et légendaire champion français (80 ans) est le grand-père de Mathieu van der Poel. Joint par Le Quotidien, il raconte…

Raymond Poulidor suit forcément de près la trajectoire de Mathieu van der Poel, son petit-fils, même s’il dit n’avoir pas besoin de lui donner des conseils.

Dimanche entre 15h et 16h, Raymond Poulidor ne sera pas à Belvaux. Il ne sera pas non plus devant son poste de télévision du côté de Saint-Léonard-de-Noblat, dans la Haute-Vienne où il réside. Non, il suivra, en tant que conseiller de l’organisation, la fin de La Marseillaise, la course d’ouverture en France. «Bien entendu, je vais m’empresser d’avoir des nouvelles», dit-il d’un ton forcément enthousiaste.

Depuis que David et Mathieu, les deux fils de sa fille Corinne, mariée à Adrie van der Poel, ancien champion de cyclo-cross et aussi un coursier sur route de premier plan, usent leur fond de cuissard sur une selle, Raymond Poulidor suit attentivement leurs résultats. «Je remarque que généralement, on ne parle que de Mathieu, mais David aussi possède un avenir dans le vélo», glisse-t-il en grand-père attentionné.

Il n’empêche que dimanche Mathieu, le plus en vue des deux van der Poel, va tenter de partir à la conquête de son deuxième sacre mondial. Bien entendu, Raymond Poulidor a suivi sa dernière apparition en Coupe du monde, dimanche dernier du côté de Hoogerheide. «Il était fatigué de son stage d’entraînement en Espagne, mais il a pu se préparer, je n’ai pas de doute là-dessus», note Raymond Poulidor.

Reste que comme tout le monde, il sait qu’il reste bien des sujets d’incertitude. «Le parcours, s’interroge-t-il, on ne le connaît pas en compétition, car personne n’a encore couru dessus. Qu’est-ce que cela va donner dimanche?»

Dans sa carrière, Raymond Poulidor a bien sûr pris le départ de plusieurs cyclo-cross, mais jamais dans l’intention d’y faire carrière : «Les épreuves qu’on proposait autrefois étaient dessinées autrement qu’aujourd’hui. C’était beaucoup moins roulant. Mais cela reste un effort dur, qu’on peut intégrer dans le cadre d’une préparation pour un routier…»

«C’est un grimpeur intéressant»

Reste qu’au-delà du cyclo-cross justement, on évoque de plus en plus le futur de Mathieu sur la route. «Je pense qu’il sera en mesure de se mettre à fond sur la route d’ici deux à trois ans. C’est un grimpeur intéressant, mais surtout un coureur complet», juge en expert Raymond Poulidor.

«Poupou», le sait, les Mondiaux de Belvaux risquent de se transformer en duel entre son petit-fils et le Belge Wout Van Aert. «Les deux ont à peu près le même âge et les mêmes qualités. Cela devrait se jouer entre eux, mais on ne sait pas comment ça va tourner. L’an passé, c’est Van Aert qui s’était imposé. Mais bien sûr que j’ai envie que Mathieu l’emporte…», rappelle le sage et prudent Raymond Poulidor.

La dernière fois qu’il a vu son petit-fils, c’était à l’occasion des championnats d’Europe de Pontchâteau à l’automne dernier où le marquage entre Van Aert et van der Poel avait tourné à l’avantage d’un troisième larron, le Belge Toon Aerts.

Au fait, Raymond Poulidor va-t-il conseiller Mathieu van der Poel avant le rendez-vous crucial de dimanche? «Non, répond Raymond, je ne me le permettrais pas, il sait lui-même ce qu’il doit faire et son père Adrie est mieux placé…» Il ne lui téléphonera pas non plus avant. Seulement après, si comme en 2015, il monte sur la plus haute marche. Dans son véhicule suiveur de La Marseillaise, «Poupou» va croiser les doigts. Et consulter de façon irrépressible son téléphone portable…

Denis Bastien