En 138 ans d’existence, l’entreprise Hein s’est fait un nom dans le monde entier. Mercredi, le Grand-Duc héritier a visité à Strassen les locaux de la société familiale, qui construit des fours à pain «100% made in Luxembourg».
« C’est un grand honneur et une reconnaissance. » Mercredi matin, Ferdinand Hein avait le sourire. Le directeur général de l’entreprise Hein SARL de Strassen attend avec impatience le Grand-Duc héritier Guillaume. Mais sans réel stress. Normal, ce n’est pas la première fois qu’un membre de la famille grand-ducale se rend dans les locaux du constructeur de fours à pain : la Grande-Duchesse Charlotte était venue en 1958 dans l’entreprise familiale fondée en 1882, et le Grand-Duc Jean en 1988.
Il est 10h. La voiture, immatriculée d’un simple 3, se gare à l’entrée de l’usine. Le Grand-Duc héritier Guillaume est accueilli par Ferdinand Hein, Caroline Hein, responsable marketing, et Pierre Thein. Et c’est parti pour un peu plus d’une heure de visite de l’usine de fabrication de fours à pain «100% made in Luxembourg» en compagnie du ministre de l’Économie, Étienne Schneider, du bourgmestre de Strassen, Guy Greiveldinger, et de Nicolas Buck, le président de la Fedil. Après un premier arrêt devant la façade d’un four datant de 1933, le cortège se dirige vers le centre de pliage et l’atelier de découpe (laser ou poinçonnage) des plaques de tôle ou d’inox. Il s’arrête ensuite devant un four à tubes annulaires à dix étages, mesurant entre trois et quatre mètres de profondeur et capable de cuire entre 400 et 500 baguettes d’un coup. Un peu plus loin, un boulanger sort un chariot d’environ 90 baguettes cuites dans un four rotatif.
La visite se poursuit à travers les différentes unités d’assemblage de l’usine et le Grand-Duc héritier Guillaume n’hésite pas à poser des questions à chaque ouvrier. Idem lorsqu’il s’arrête auprès des ouvriers en formation.
«Ici, on fait tout de A à Z, précise Daniel Peltier, le responsable de la production. Dans l’usine, tous les corps de métiers sont présents. Nous avons des serruriers, des fraiseurs, des tourneurs, des électriciens, des monteurs… Et tous sont formés ici dans l’usine. Nous faisons de la haute qualité et du sur-mesure.»
À la pointe de l’innovation
Un savoir-faire reconnu dans le monde entier. «Nous exportons nos fours à pain dans une douzaine de pays, précise Pierre Thein, le directeur. Nous avons d’ailleurs reçu l’Export Award en 2011 (NDLR : décerné par la Chambre de commerce et de l’industrie). Aujourd’hui, nous travaillons pour consolider notre position de leader au Benelux, en Suisse ou encore en Allemagne. Nous ciblons aussi les pays de l’Est comme la Pologne, la République tchèque ou encore la Russie.» Mais les fours à pain Hein sont aussi présents ailleurs dans le monde, comme en Amérique du Sud.
Le site de Strassen sort environ 400 fours à pain par an qui peuvent être de neuf familles différentes. Mais l’entreprise Hein, c’est aussi une gamme de produits froids au Danemark, un site de robotique en Allemagne et un autre de services aux Pays-Bas. Au total, Hein réalise en moyenne un chiffre d’affaires annuel de 40 millions d’euros.
«L’innovation est le plus important pour réussir sur ce marché mondialisé, confie Pierre Thein. Nos innovations sont à la fois techniques, au niveau de la production ou encore au niveau marketing. Ces dernières années, nous avons beaucoup investi. Nous combinons aussi l’innovation avec la sauvegarde de l’environnement en fabriquant des fours à pain qui consomment moins (NDLR : Hein a reçu le prix de l’Environnement en 2011). Tous ces développements font qu’on se sent en avance sur nos concurrents.»
Pour Étienne Schneider, Hein est «une entreprise exemplaire». «Elle connaît un succès énorme à travers le monde, complète le ministre de l’Économie. L’innovation et la qualité irréprochable sont les ingrédients de sa réussite.» Une réussite qui devrait se poursuivre dans les années à venir.
Guillaume Chassaing