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Metz : écroué après avoir asséné un coup de marteau à sa femme


(Illustration : archives RL)

Un père de famille a été condamné à deux ans de prison ferme et écroué. Avec un marteau, il a blessé son épouse, lui occasionnant vingt-huit jours d’ITT.

« Je veux retirer ma plainte. Deux fois, je suis allée voir la police pour leur demander, mais ils n’ont pas voulu. » Enceinte de cinq mois, ce petit bout de femme est venu, ce lundi, à la barre du tribunal correctionnel faire entendre sa voix. Celle d’une femme battue, dont le mari, âgé de 48 ans, devait répondre de violence aggravée suivie d’une Incapacité temporaire de travail (ITT) supérieure à huit jours.

Samedi, la police intervient au domicile de ce couple, dans le quartier de Metz-Borny. La victime ouvre péniblement la porte et dit avoir été violentée par son mari. « Effrayée et avec la main droite enflée, vous leur avez expliqué que vous aviez peur pour votre vie », rappelle la présidente.
Une histoire de clefs de voiture

En cause, une dispute qui aurait débuté pour une histoire de clefs de voiture que l’épouse aurait refusé de remettre à son mari. Trois jours plus tôt, celle-ci aurait annoncé au prévenu son souhait de divorcer. La situation avait vite dégénéré. Une gifle portée au visage de l’épouse, puis un violent coup de marteau qui lui vaudra vingt-huit jours d’ITT et une fracture du radius.

À la barre, Nihat Gungordu, à la carrure colossale, dément formellement les accusations portées à son encontre. « J’ai pris le marteau, mais j’ai tapé dans le mur ! Je ne sais pas comment elle s’est cassé la main. »

«C’est peut-être les hormones…»

La victime tente, une nouvelle fois, de persuader le tribunal. « J’ai un foyer et je suis maman de deux enfants. Je suis une femme obéissante. C’est un homme gentil. Je suis enceinte, il ne faut pas prendre en considération ce que je dis. C’est peut-être les hormones… »

Gérant d’une société, Nihat Gungordu a déjà été condamné à plusieurs reprises. « C’est le monde à l’envers : une victime qui regrette et un prévenu qui encourt dix ans et ne regrette pas grand-chose, fulmine le parquet. Cette femme est terrorisée. Ne vous laissez pas abuser. »

En entendant les réquisitions, à savoir deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt, la victime a fait un malaise. Elle a dû être évacuée du tribunal par les sapeurs-pompiers. En défense, Me Ciaramella plaide un suivi socio-judiciaire. « Cette femme regrette ce qu’il s’est passé. On ne devrait pas avoir de marteau à la maison », conclut l’avocat. Son client a été condamné conformément aux réquisitions.

D.-A. D. (Le Républicain Lorrain)