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Atteinte d’une pneumonie, Hillary Clinton fragilisée à deux mois de l’élection


Hillary Clinton, le 11 septembre 2016. (photo AFP)

La démocrate Hillary Clinton se trouvait en difficulté lundi après la révélation de sa pneumonie, qui donne à son rival républicain une nouvelle occasion de mettre en doute sa capacité à occuper la Maison Blanche, Donald Trump promettant de publier rapidement un bulletin de santé.

À bientôt 69 ans et à moins de deux mois de la présidentielle américaine du 8 novembre, la candidate démocrate est sous pression pour s’expliquer, notamment sur le fait que son équipe a attendu des heures avant de révéler qu’elle était malade, après son malaise lors de la cérémonie de commémoration du 11-Septembre. Les conséquences de sa maladie sur la suite de sa campagne sont encore difficiles à évaluer.

Cette affection respiratoire s’attaquant aux poumons peut être difficile à combattre dans certains cas. Hillary Clinton a déjà décidé d’annuler un déplacement lundi en Californie, où elle devait faire campagne et lever des fonds. Après avoir gardé le silence sur cet incident dimanche, jour de trêve dans la campagne à l’occasion de l’hommage national aux victimes des attentats, le milliardaire républicain a sobrement affirmé lundi à Fox News qu’il espérait voir Hillary Clinton dans deux semaines lors de leur premier débat. « J’espère qu’elle se remettra vite. Je ne sais pas ce qui se passe », a assuré l’homme d’affaires, dans un ton plus réservé qu’à l’accoutumée.

Le magnat de l’immobilier a surtout reconnu que la santé des candidats à la présidentielle du 8 novembre est devenue « une question » de campagne et assuré -comme il l’avait déjà fait le 5 septembre- qu’il publierait prochainement son propre bulletin médical. « La semaine dernière, j’ai passé des examens (de santé) et je vais publier les résultats dès qu’ils arriveront », a-t-il affirmé.

Dimanche matin, l’ancienne Première dame avait quitté précipitamment une cérémonie d’hommage aux victimes du 11-Septembre à New York pour cause de déshydratation et de coup de chaud, selon son médecin. Un témoin l’a filmée, de dos, perdant l’équilibre, ses jambes semblant complètement lâcher et incapable de monter à bord de son véhicule sans l’aide de deux gardes du corps, une vidéo catastrophique pour son image.

Quelques heures après, elle est apparue tout sourire, assurant qu’elle se sentait bien. Après plusieurs heures de silence, son équipe a publié un communiqué du médecin personnel d’Hillary Clinton, Lisa Bardack, déclarant qu’elle était réhydratée mais que la candidate était traitée par antibiotiques pour une pneumonie. La date de ce diagnostic: vendredi, soit deux jours auparavant.

Commotion cérébrale en 2012

Donald Trump, 70 ans, accuse sa rivale de manquer d’énergie. Certains républicains insinuent qu’elle est malade. Des rumeurs lancées par les quintes de toux fréquentes de la candidate, mises sur le compte d’allergies. « Je présume que c’était la pneumonie aussi », a glissé Donald Trump, lundi en rappelant ces épisodes.

Jusqu’à présent, Hillary Clinton s’est néanmoins révélée plus transparente que son adversaire en matière de santé. Elle a publié en juillet 2015 une lettre de deux pages de son docteur. Y sont décrits ses médicaments, dont des anticoagulants et des antihistaminiques contre les allergies saisonnières. Elle souffre aussi d’hypothyroïdie.

L’ancienne chef de la diplomatie a été victime de thromboses en 1998 et 2009 ainsi que d’une commotion cérébrale suivie d’un caillot à la tête en 2012, après une chute déjà causée par une déshydratation. Elle a vu double pendant deux mois et Bill Clinton a dit à l’époque qu’il lui fallut six mois pour s’en remettre.

Les défenseurs d’Hillary Clinton soulignent que, le jour de son diagnostic, elle a participé à deux réceptions de levée de fonds, une réunion sur la sécurité nationale et une conférence de presse, et qu’elle a accordé une interview.

Samedi, elle a participé à une réception de levée de fonds. Preuve, selon eux, que la sexagénaire est une force de la nature. Certains rappelaient d’illustres précédents, comme lorsque le président George H. W. Bush s’était effondré en vomissant sur le Premier ministre japonais en 1992, terrassé par une gastroentérite.

Côté Trump, le médecin Harold Bornstein a publié en décembre 2015 une courte lettre écrite de son propre aveu dans la précipitation, et à la formulation vague sur « l’excellente » santé de M. Trump. Ce dernier pourrait préférer exploiter un dérapage de la candidate lors d’un discours plutôt que cet épisode médical.

Vendredi, Hillary Clinton a qualifié la moitié des électeurs du républicain de « pitoyables », « racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes ».

Le Quotidien / AFP