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Le laminoir de Dudelange dépiauté : «C’est un chantier qui sort de l’ordinaire»


Sous la calamine, la charpente d’acier : une fois remise en état, elle servira d’écrin aux nouvelles constructions. (Photos : didier sylvestre)

Avec le démantèlement du laminoir entamé ces dernières semaines pour laisser place au quartier Nei Schmelz, c’est une page emblématique de l’histoire de la Forge du Sud qui se tourne.

Les travaux de réhabilitation de l’ancien laminoir – ce bâtiment siglé Arcelor, à l’abandon depuis 20 ans route de Thionville – sont désormais lancés, sur le chantier du futur quartier Nei Schmelz. Rappelons que ces 33 hectares de friches industrielles au sud de Dudelange verront pousser logements, commerces, école, maison relais et espaces culturels pour 3 600 habitants d’ici 2030.

Les équipes chargées de la démolition de ce mastodonte long de 660 mètres sont déjà à pied d’œuvre depuis un mois et demi, sous la direction de Jean-Marie Becker. «La particularité de ce projet, c’est qu’on va conserver cette charpente en acier de type Eiffel et les dallages. Les nouveaux bâtiments s’insèreront autour de ces vestiges du patrimoine», montre le cogérant de Xardel Démolition, nous invitant à le suivre sur le chantier.

Un travail de tri minutieux

«On va ensuite dégager ces tuyaux, plaques métalliques, système de chauffage, conduites et tôles verticales, avant de laver soigneusement la structure. Comme vous le voyez, elle est recouverte de calamine, cette poussière noire d’usine», détaille-t-il. «Puis, on retirera entièrement la toiture et sa couche de bitume amianté, une tâche qui s’annonce titanesque vu la taille du bâtiment. Enfin, on pourra procéder à la démolition des murs et des aménagements intérieurs.»

Un travail de fourmi, effectué à la pince et comprenant le tri minutieux de tous les déchets et leur recyclage. Certains matériaux auront d’ailleurs une nouvelle vie : par exemple, l’équipe étudie en ce moment la possibilité de récupérer les briques de laitier trouvées sur place (3 800 tonnes!) pour en faire des granulats servant à fabriquer du béton. On pourrait donc les retrouver ensuite dans les pavés des rues.

Une vingtaine d’ouvriers manœuvrent depuis quelques semaines.

Un chantier hors normes et symbolique

La charpente en acier, quant à elle, est en très bon état malgré un âge avancé puisqu’elle date des années 1880. «C’est un chantier qui sort de l’ordinaire par sa taille, mais aussi par sa symbolique : garder ce témoignage emblématique du passé de la ville et même du pays, ça a du sens», souligne Jean-Marie Becker. Seuls une vingtaine de ses ouvriers sont mobilisés actuellement, mais au plus fort des 18 mois de travaux programmés, ils seront jusqu’à une soixantaine, rien que pour les opérations de démantèlement.

En résumé, cette première phase du projet mené par le Fonds du logement et la Ville de Dudelange comprend la déconstruction partielle du laminoir, des annexes, le traitement des polluants – soit environ 52 000 m² au sol – et l’assainissement des emprises extérieures sur une surface de six hectares.

Sur les 1 575 logements prévus, 886 sont destinés à la location abordable, 551 à la vente abordable subventionnée, et 158 à la vente non subventionnée, à coût modéré. L’objectif étant de favoriser la mixité sociale. La pose de la première pierre est attendue en 2026 et il faudra patienter jusqu’à l’horizon 2030 pour que le nouvel écoquartier, soutenu par l’État à hauteur d’un demi-milliard d’euros, prenne enfin vie.

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