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Lancer leur boîte sans l’aide des banques : elles l’ont fait, avec Microlux


L’affaire d’Élodie, styliste et couturière, marche bien : cette maman de trois filles espère ouvrir une boutique au Luxembourg.

Des entrepreneuses soutenues financièrement par l’institution Microlux présentent leur activité jusqu’à samedi dans la galerie commerciale de la Belle Étoile à Bertrange.

La première édition organisée en 2023 avait offert un coup de projecteur bienvenu à quelques-unes des jeunes entreprises portées par Microlux, la première institution de microfinance au Luxembourg.

Cette année, ce sont une dizaine d’entrepreneurs qui ont été conviés pour présenter leur activité aux clients de la Belle Étoile à Bertrange.

«Nous avons aidé 280 personnes à se lancer»

Et depuis la création de Microlux en 2016, ils sont nombreux : «Au total, nous avons aidé 280 personnes à lancer leur propre société, ce qui représente près de 400 emplois créés et préservés», indique Anh Quyen Ngo Li, membre de l’équipe opérationnelle.

«Nos experts bénévoles accompagnent ceux qui ambitionnent de monter une entreprise au Grand-Duché et n’ont pas accès au crédit bancaire.»

Anh Quyen Ngo Li de Microlux est aussi présente au Marché jusqu’à samedi, pour rencontrer de futurs candidats. (Photo: Fabrizio Pizzolante)

Qu’ils soient actifs, demandeurs d’emploi ou bénéficiaires des minima sociaux, souvent, les candidats n’ont pas les garanties nécessaires aux yeux des banques, qui se montrent frileuses.

Parfois, ce n’est pas le bon moment

«C’est là que nous pouvons intervenir, en leur octroyant un financement sous forme de microcrédit. Nous offrons aussi un coaching pour finaliser et solidifier leur business plan», ajoute-t-elle.

Mais tout le monde ne voit pas pour autant son rêve se concrétiser. Si les experts estiment le projet trop fragile, ils aident les candidats à prendre conscience des difficultés qui s’annoncent et du risque important.

Le rêve d’Élodie devenu réalité

Pour Élodie Dja, les voyants étaient au vert : cette styliste et couturière, mère de trois enfants, bénéficie d’un accompagnement par Microlux, alors qu’elle prévoit de s’implanter prochainement au Luxembourg.

«J’ai une boutique côté belge depuis 2019 et j’aimerais passer la frontière, mais les charges sont lourdes. Microlux m’apporte un précieux soutien financier», explique-t-elle, après avoir essuyé de nombreux refus de la part des banques.

«Personne n’y croyait, sauf moi»

«Personne n’y croyait, sauf moi», rapporte celle qui a finalement réalisé son rêve en lançant Élodie Dja Créations, et a aujourd’hui une clientèle fidèle.

«Je peux me dégager un petit revenu, ce n’est pas grand-chose, mais ça me va», sourit-elle, alors qu’elle a enchaîné les jobs alimentaires pendant des années.

Sofia et Nadia ne lâchent rien

Parcours similaire pour Nadia, copropriétaire des boutiques de vêtements sportifs Dvscai à Ettelbruck et Diekirch.

«Avec mon associée Sofia, on était en formation il y a quelques années avec l’idée d’ouvrir un commerce dans le Nord, où il est difficile de trouver ce genre de marques», se souvient la cheffe d’entreprise.

Nadia, de Dvscai, est fière d’amener, dans le nord du pays, des marques de sport américaines. (Photo: Fabrizio Pizzolante)

Sans aucun soutien de la part des établissements bancaires, c’est uniquement grâce à leurs économies et leur ténacité qu’elles ont réussi à monter leur affaire. Et lorsqu’elles ont été confrontées aux premières difficultés, elles ont contacté Microlux.

«Ils ont accepté de nous aider en nous prêtant les fonds nécessaires, ce qui nous a permis de continuer. Et surtout, le suivi individuel a été très utile», estime celle qui ne parvient pas encore à se verser à un salaire, mais qui ne lâche rien.

«Ce qu’on propose, les gens adorent. Il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas.»

Le coup de pouce qui a sauvé la ferme

Pour Monique et Luigi Mazzone, l’histoire est un peu différente. Gérants de la ferme pédagogique et thérapeutique Bricher Paerdsstall à Brouch depuis 1988, ils ont vu leur activité s’effondrer au moment de la crise sanitaire.

Privés de clients et de revenus, ils ont bien failli mettre la clé sous la porte. «C’était très difficile d’obtenir de l’aide. Nous arrivions à un an et demi de fermeture, on ne tenait plus. Microlux a cru en nous, ils ont vu notre travail et notre engagement.»

«Désormais, nous sommes plus sereins»

L’entreprise familiale et son personnel ont été sauvés : une équipe de sept personnes s’occupe quotidiennement de près de 200 animaux, et assure les activités de loisirs conçues pour des personnes avec ou sans besoins spécifiques.

«Désormais, nous sommes plus sereins», se réjouit Monique, heureuse de parler de sa ferme auprès des visiteurs qui se pressent.

Le Marché des entrepreneurs se poursuit jusqu’à samedi 25 mai dans la galerie du centre commerciale (entrée C&A) de 10 h à 19 h.

Un millier de candidats guidés

1000 personnes ont été accompagnées dans un projet de création d’entreprise depuis le lancement de Microlux il y a sept ans. En 2023, 47 nouveaux microcrédits ont été déboursés et 259 nouveaux prospects (+10 % par rapport à 2022) ont frappé à la porte de l’institution, qui devrait obtenir le label de Société à impact sociétal (SIS) dans les prochains mois, reflétant sa mission sociale.

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