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[Tour de France] Bernard Hinault : « Longwy, une très belle arrivée »


Bernard Hinault a échangé avec la population locale, vendredi, à Longwy. (photo archives AFP)

Bernard Hinault a reconnu, ce vendredi, le final de la troisième étape du Tour de France qui arrivera dans le Pays-Haut, le 3 juillet. Le dernier vainqueur français de la Grande Boucle est séduit.

L e 5 juillet 1982, la troisième étape du Tour de France arrive à Longwy, en provenance de Nancy : victoire de Daniel Willems et vous terminez 21e du sprint. Un souvenir ? « Je n’en ai pas spécialement, j’en ai quand même fait beaucoup… L’important était de finir dans le peloton, en sachant que, derrière, il y avait des étapes importantes. Elles le sont toutes, mais c’était plutôt la montagne et le contre-la-montre qui étaient mon domaine, plus que ce genre d’étape. »

Comme à cette époque-là, le début de la prochaine Grande Boucle passera par Longwy. Le lundi 3 juillet, le peloton s’élancera de Verviers vers la cité des émaux. Que vous inspire cette étape ?

« Contrairement à 1982, l’arrivée est située dans la ville haute. On a reconnu le parcours ce matin (hier) , ça ne va pas être facile, avec des faux plats, des replats, des chicanes… Une très belle arrivée. »

Une étape pour puncheurs ?

« Oui, style Peter Sagan, le Philippe Gilbert d’avant, Alexis Vuillermoz. C’est une arrivée qui me fait penser à celle de Seraing, en Belgique (victoire de Peter Sagan en 2012) , ou celle de Cherbourg, l’an dernier (Peter Sagan, encore, s’était imposé). »

Le lendemain, il y aura une deuxième étape en Lorraine, entre Mondorf-les-Bains (Luxembourg) et Vittel. Cela ressemble à une longue procession pour une arrivée au sprint…

« Comme souvent, malheureusement, on va laisser partir trois coureurs et attendre le bout pour leur dire : c’est fini ! On va aller les chercher à trois kilomètres de l’arrivée, ou dix, et ça va se faire au sprint. C’est un peu dommage… Ça risque d’être une promenade, mais on peut avoir des surprises, ce serait bien. »

Bernard Hinault et la Lorraine, c’est forcément le contre-la-montre Metz-Nancy, en 1978. Cette victoire a-t-elle symbolisé votre prise de pouvoir sur le Tour de France ?

« Oui, parce que c’était un grand contre-la-montre, 72 km, un adversaire vaillant, Joop Zoetemelk. C’était le grand jour pour moi, avec la prise du maillot jaune. Quarante-huit heures après, c’était Paris, c’était fini ! C’est le premier grand souvenir de ma carrière, la première fois que je remportais le Tour. »

Aujourd’hui, avec Anthony Roux (FDJ), Nacer Bouhanni (Cofidis) est l’un des deux Lorrains à évoluer au plus haut niveau. Quel regard posez-vous sur lui ?

« Nacer, c’est le sprinter, le kamikaze, celui qui n’a pas peur. De temps en temps, il va sur le cul. Il se fait aussi punir parce qu’il n’est pas toujours réglo dans ses sprints, mais il fait partie des trois grands sprinters qu’on a en France. »

On dit de lui qu’il a un gros caractère… comme un certain Bernard Hinault !

« Il en faut, mais il faut savoir aussi, de temps en temps, mettre la pédale douce. La manière dont il s’exprime, parfois, le dessert. Il faut savoir ménager la chèvre et le chou. Mais il est jeune, il a encore le temps de progresser. »

Après un dernier Tour l’été dernier comme ambassadeur pour ASO (Amaury Sport Organisation), vous avez pris, à 62 ans, votre retraite. À quoi ressemble votre vie désormais ?

« Elle n’a pas changé beaucoup. J’irai beaucoup moins sur les courses, seulement quand j’en ai envie et peut-être avec mes petits-enfants. J’ai envie de partager avec eux les moments que je n’ai pas eus avec mes enfants. C’est important. »

Maxime Rodhain (Le Républicain lorrain)