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Wimbledon : Moins ronflant, mais tout aussi compliqué pour Gilles Muller


Le tournoi du 26e joueur mondial (et tête de série n° 16) ne s'arrête pas à l'immense match réussi voici deux jours face au n°2 mondial espagnol. Et le quart de finale qui s'annonce ce mercredi sera tout sauf simple. (Photo : AFP)

Presque 48 heures après son exploit face à Rafael Nadal, Gilles Muller retrouve en quarts de finale le sixième joueur mondial, Marin Cilic. Le seul homme à l’avoir battu sur gazon cette année.

Neuf ans après, Gilles Muller retrouve donc les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem. En 2008, à l’US Open, «Mulles» était alors 130e mondial et sortait des qualifications. Et s’il s’était incliné en trois sets, 6-7(5), 4-6, 6-7(5), il était loin d’avoir démérité face au grand Roger Federer, n° 2 mondial à l’époque et futur vainqueur du tournoi quelques jours plus tard.

Cilic n’a pas encore perdu un set

Cette fois, le nom de celui qui l’attend sur le court, à savoir Marin Cilic, est bien moins ronflant. Mais il ne faut pas s’y fier. Le Croate de 28 ans est tout aussi dangereux sur herbe. Sous ses airs de bon gros géant de 198 cm, l’actuel 6e joueur mondial (tête de série n° 7 à Londres), vainqueur de l’US Open 2014, est aussi discret qu’impitoyable. Il est typiquement le genre de joueur qui sait frapper très fort quand il le faut. Et qui, durant cette quinzaine londonienne, a franchi quatre tours presque dans l’anonymat, mais en ne lâchant aucune manche! Lundi encore, il a fait du petit bois avec le pourtant toujours très costaud Roberto Bautista Agut (ATP 19). Le score dit tout : 6-2, 6-2, 6-2 en 1 h 41. «Je suis en grande confiance, je joue vraiment très bien depuis quelques semaines, confiait-il alors. Tout marche vraiment à merveille au niveau de mon jeu : je sers, retourne et bouge bien. Mais je sens que je peux sans doute encore faire un peu mieux.»

Gilles Muller sait à quoi s’en tenir, lui qui l’a déjà affronté à Londres. C’était en demi-finale du Queen’s le 24 juin dernier. Un match perdu 3-6, 7-5, 4-6 qui constitue sa seule défaite cette année sur gazon (pour onze victoires). Une rencontre à propos de laquelle le Reckangeois expliquait à l’époque : «Mon adversaire a vachement dominé la partie. Si j’avais perdu 6-3, 6-4, je n’aurais rien pu dire. Je m’en sors bien avec ce revers en trois sets…» Lundi, après son succès face à Nadal, «Mulles» ajoutait : «J’ai vu les deux premières manches du huitième de finale de Marin. Il les a gagnées facilement. Marin a vraiment l’air de se sentir et de jouer bien. Cela va être un match compliqué.»

Physiquement, il va bien

Mais il nous faut également préciser que le Gilles Muller qui avait cédé face au Croate voici près de trois semaines n’était pas tout à fait le même que celui qui a dominé il y a deux jours le Majorquin dans les deux premières manches puis un cinquième set d’anthologie. Ce samedi-là, il avait été moins efficace au service, moins percutant et tranchant dans l’échange ou à la volée. Et puis, surtout, il avait semblé bien moins serein qu’il n’est apparu sur le court n° 1. Alors, forcément, on se dit que s’il parvient à évoluer au même niveau que lundi, envisager les demi-finales n’est pas insensé.

D’autant plus que, si on en croit son entraîneur, la tête de série n° 16 à Londres semblait, hier, avoir bien récupéré de son marathon (4 h 48) de la veille. «Il n’a pas de douleur, pas de petit bobo», expliquait un Alex Lisiecki qui avait posté quelques heures plus tôt, tard dans la nuit, une photo qui montrait son joueur effectuant des exercices de récupération avec son nouvel ostéopathe, Bernard Nivet. «Il fait preuve d’un bon niveau d’énergie pour une telle journée. On travaille pour qu’il soit à 100 % ce mercredi contre le Croate.»

Julien Carette